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«Le syndrome» Hassi Messaoud

par Notre Envoyée Spéciale A Ouargla: Ghania Oukazi

En 2005, les jeunes Ouarglis se sont révoltés pour réclamer notamment leur part de l'emploi supposé être généré à Hassi Messaoud qui est considéré comme étant l'un des grands champs pétroliers au monde.

La wilaya de Ouargla occupe une superficie de 163.230 km² limitée par le nord de Biskra, El-Oued et Djelfa, par l'est de la Tunisie, par l'ouest de Ghardaïa et par le sud d'Illizi et de Tamanrasset. Connue pour ses grandes chaleurs de mai à septembre et pour ses vents de sable de mars à juin, Ouargla s'étend sur trois régions, Oued Mya, Touggourt (Oued Righ) et Hassi Messaoud/El-Borma. Ses principales villes sont Rouissat, Touggourt, Nezla, Tibesbest, Zaouïa El-Abidia et Hassi Messaoud. L'on souligne que cette dernière - Hassi Messaoud - abrite l'un des plus grands champs pétroliers au monde. Il produit actuellement près de 400.000 barils par jour et aurait une durée de vie de 40 ans. La wilaya de Ouargla souffre d'un taux de chômage de 12,3% (chiffre officiel). «Taux à multiplier par 10», selon la population.

 La population globale de la wilaya est de 574.703 habitants dont, écrivent les officiels locaux, 139.434 sont comptés comme population active. Son organisation administrative repose sur 10 daïras et sur 21 communes.          L'agriculture occupe près de 16.323.300 hectares de sa superficie dont 2.387.382 abritent son patrimoine phoenicicole avec 1.895.509 de palmiers productifs. Sur les 48.511 ha distribués dans le cadre de l'accès à la propriété foncière agricole (APFA) au profit de 10.128 bénéficiaires, 14.918 ont été annulés pour, disent les responsables locaux, «non-mise en valeur après le délai réglementaire de 5 ans». Il est souligné alors que «plus de 120 forages ont été abandonnés». Au titre de la concession agricole, l'on note que sur les 3.097 ha concédés, 1/3 sont en situation d'abandon. L'on signale par ailleurs, de nouvelles spéculations à l'exemple de la plantation de 13.000 oliviers en 2009 sur 60 ha. Mais l'on avoue que «le secteur est en stagnation en raison, entre autres, du syndrome de Hassi Messaoud (désintéressement des jeunes)». La répartition de la ressource en eau mobilisée dans la région est partagée entre l'irrigation (971,25 hm3/an soit 85,46%), l'eau potable (14,80 hm3/an, soit 12,91%), l'industrie et divers (18,48 hm3/an, soit 1,63%).

 L'alimentation en eau potable est assurée par 126 forages pour une dotation moyenne de 413 litres par jour et par habitant. Le secteur est aussi doté de deux stations d'épuration dont une à Ouargla mais «qui est à l'arrêt» et la seconde à Touggourt «réhabilitée en 2003». Il est souligné que la région de Touggourt fait face à un problème d'AEP en raison de l'insuffisance de la ressource alors que «la cuvette de Ouargla est confrontée aux effets néfastes de la remontée des eaux». Touggourt a bénéficié récemment de 3 forages albiens. Ouargla, elle, tente de résoudre son épineux problème de remontée des eaux en tablant sur la réalisation par des entreprises nationales et étrangères, d'un projet lancé en septembre 2005 par le président de la République pour un coût de 26 milliards DA. La wilaya attend aussi la mise en œuvre en 2011 d'un projet «vital» pour protéger notamment la région de Bamendil contre les inondations. La wilaya a recensé 13.066 habitations précaires à travers 234 quartiers dans 21 communes. Elle attend de voir la réalisation de la nouvelle ville de Hassi Messaoud. La région de Ouargla compte 30 zaouïas «dont 14 d'envergure». Elle se targue aussi d'avoir 250 poètes et 50 troupes folkloriques. Il est prévu qu'elle bénéficie d'un théâtre de plein air de 4.000 places.