
P lusieurs dizaines d'habitants du quartier Haï Emir Abdekader (ex
Bernard-ville) relevant de la commune de Bir El Djir ont bloqué, hier pendant
plusieurs heures, la circulation automobile au niveau de la route reliant Es-Seddikia
à la Pépinière. Il aurait fallu l'intervention des forces de l'ordre et
plusieurs dizaines de minutes de dialogue et de négociations avec la population
en grogne, pour arriver à un terrain d'entente. Cinq représentants du comité du
quartier devront être reçus aujourd'hui par le maire de Bir El Djir pour
exposer leurs problèmes lors d'une réunion à laquelle devra prendre part un
représentant de la daïra.
Principal motif de la contestation, des travaux de réfection de la voirie
que les habitants du quartier, par la voix de leur comité, ont demandé à
plusieurs reprises et depuis très longtemps à la commune, sans qu'ils ne soient
pris en charge. Mais au-delà de la revendication en question, c'est une demande
d'audience formulée, mercredi dernier, par les représentants du comité du
quartier, au maire de la commune, qui aurait été refusée « sans justificatif »,
selon les contestataires, qui serait à l'origine de la fronde. Selon les
contestataires, Haï Emir Abdelkader (Bernard-ville) est le plus ancien quartier
de la commune de Bir El Djir. Mais en dépit de son ancienneté, il reste, pour
on ne sait quelle raison, à la traîne, comparé à d'autres quartiers qui ont vu
le jour, il y a à peine quelques années. Il cristallise à lui tout seul, toute
la panoplie de problèmes qu'un nouveau groupement urbain pourrait connaître:
réseaux de gaz et d'assainissement défaillants, voirie quasiment inexistante,
éclairage public dégradé? Ceci sans compter le manque criard d'équipements
publics. «Figurez-vous, que nos enfants sont obligés de parcourir plusieurs
kilomètres, chaque jour, pour rejoindre leur CEM et lycées respectifs. Le plus
surprenant dans cette situation, c'est que les CEM et lycées en question se
trouvent dans un quartier limitrophe, tout récemment édifié, Akid Lotfi, pour
ne pas le nommer, qui n'a même leur âge. Ça n'a aucune explication! »,
indiquent les habitants. Et d'expliquer: «conscients de la gravité de nos
problèmes, nous nous sommes structurés en un comité de quartier composé des
personnes les plus sages du quartier, en ayant la conviction que c'est le moyen
le plus civilisé et le plus légal pour exposer nos problèmes à la collectivité.
Et c'est ce que nous avons fait à travers deux réunions qu'on a tenues avec le
maire, dont la dernière en date remonte à près de huit mois. D'après ce qu'on
sait, pour le problème de la voirie précisément, l'enveloppe financière existe,
et elle a même été débloquée par la wilaya. Mais ce qu'on ignore, c'est
pourquoi les travaux ne sont toujours pas lancés. » « On a un grand espoir à ce
que nos préoccupations soient enfin prises en considération parce qu'il est
vraiment dommage qu'on soit obligé de bloquer une route pour être entendu! »
ont-ils déploré.