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Réforme du CFCM: Les musulmans de France en rangs dispersés

par Djamel Belaïfa

Après la réunion de son conseil d'administration, l'Union des Organisations islamiques de France (UOIF) vient d'indiquer qu'elle rejetait le projet de réforme du Conseil français du culte musulman (CFCM). Cette position de refus vient d'être signifiée au président du CFCM, M. Mohamed Moussaoui, dans une correspondance qui lui a été adressée, lundi dernier, par le président de l'UOIF, M. Fouad Alaoui. Selon cette correspondance, le conseil d'administration de l'UOIF s'est réuni le 02 octobre pour étudier la lettre du CFCM, relative au projet de réforme du Conseil français du culte musulman. «Le conseil d'administration de l'UOIF a étudié très attentivement le projet qui est soumis aux différentes composantes du CFCM. Aussi, j'ai le regret de vous informer que l'UOIF ne pourra pas donner son accord au texte proposé. En effet, nous considérons que la situation actuelle du CFCM nécessite une réforme qui ne peut se limiter au seul aspect structurel. Et les positions actuelles des principales composantes du CFCM ne permettent pas la sérénité requise pour le faire évoluer», lit-on dans cette correspondance. Néanmoins, les représentants des Organisations islamiques de France soulignent, «nous sommes convaincus qu'il y a nécessité d'approfondir le débat et de continuer l'échange sur le sujet». Pour ce faire, l'UOIF demande que soit organisé un second séminaire sur l'avenir du CFCM. «Cela nous permettra sûrement de faire évoluer nos positions et rapprocher nos points de vue», poursuit l'UOIF. La réforme du CFCM constitue l'une des priorités du programme du président Moussaoui. Au lendemain de son élection à la tête du CFCM, il avait annoncé vouloir opérer des réformes en vue d'une «bonne gouvernance», lors d'un point de presse. M. Moussaoui, a expliqué vouloir «opérer un certain nombre de changements et d'ajustements», pour assurer «une bonne gouvernance», précisant que «les fédérations et les grandes mosquées sont représentées» au bureau exécutif du CFCM. Seule la FNMF (Fédération nationale des musulmans de France) a «refusé d'accepter le poste» qui lui était proposé au sein du bureau, mais «nous espérons une évolution dans les jours à venir», a-t-il déclaré. «Je compte sur la bonne volonté du conseil d'administration car l'Islam de France ne peut avancer qu'avec un esprit d'équipe et de manière collégiale», a expliqué Mohammed Moussaoui, ajoutant que le CFCM «doit participer à la valeur de l'Islam» qui repose sur «la modération et le juste milieu».