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![]() ![]() ![]() Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Rentrée «réglementaire» mouillée pour l'agriculture, sèche pour l'énergie
par Samy Injar ![]() L'automne décide souvent de la part de l'agriculture dans le PIB de
l'année suivante. Il est pluvieux et cela s'annonce bien. Mais les agriculteurs
devront, comme les autres acteurs de l'économie, faire avec un cadre
réglementaire changeant. En l'occurrence, c'est une promesse électorale du
président Boutéflika qui s'effrite avec l'annonce du ministre de l'Agriculture,
M Rachid Benaïssa, que tous les agriculteurs ne pourront pas bénéficier de
l'effacement de leurs dettes. Le critère discriminatoire ne paraît pas très au
point : «dans le secteur, il y'a des gens bien comme d'autres pas bien». A
suivre. La réglementation fluctuante peut aussi aller dans le sens de la
détente : la filière céréalière attend de bonnes nouvelles avec la levée de
restriction sur les approvisionnements de semences, et pour le segment
agroalimentaire, la fin pressentie de l'interdiction d'exporter des pâtes
alimentaires produites à partir de blé importé. Le contexte global de
l'agriculture algérienne demeure toutefois celui d'un « sous-investissement ».
C'est le constat implacable d'un expert, Fouad Chahat, directeur général de
l'Institut national de recherche agronomique (INRA). L'autre grand secteur qui
attend, encore et toujours, d'importants investissements, est celui de
l'énergie. Sauf que dans ce cas, c'est la stratégie énergétique qui fait défaut
six mois après le départ de l'omnipotent ministre de l'Energie et des Mines
Chakib Khelil. Les experts du secteur s'impatientent de voir arriver un vrai
plan et des objectifs qui rompent avec la politique hyper extractive des années
Khelil, la mise sous tutelle de la Sonatrach, le peu d'ambition dans les
énergies renouvelables, et la faible vigueur de la lutte contre le gaspillage
de l'énergie. Le protectionnisme douanier lui est plus facile à mettre en
œuvre? et plus coutumier de la culture politique du pays. Les pays arabes
partenaires de l'Algérie dans la Grande zone arabe de libre- échange (GZALE) en
ont fait les frais. Les importations algériennes à partir de cette zone ont
baissé de 8% sur les huit premiers mois de l'année, grâce - ou à cause, c'est
selon les points de vue - à la liste négative du ministère du Commerce qui a
exclu 1511 produits des avantages tarifaires de la Zale. La prudence dans le
commerce extérieur est également de mise sur le marché financier. Alliance
Assurance est lancée dans l'opération d'ouverture de son capital à la Bourse
d'Alger, mais derrière lui les nouvelles entrées annoncées font profil bas :
Cevital, Maghreb Leasing Algérie et Nedjma bottent en touche. Dans l'attente
sans doute de l'issue de l'opération Alliance. Un tel contexte ne décourage pas
du tout Alain Rolland, le président de la Chambre de commerce et d'industrie
Suisse-Algérie (CCISA). Dans un entretien exclusif il dit bien que les
entreprises suisses n'ont pas pris toute la mesure des opportunités d'affaires
en Algérie. De quelles affaires s'agit-il ? Des 286 milliards de dollars de
commandes publiques annoncées dans le plan quinquennal ou d'investissements en
capital en Algérie ? Alain Rolland ne veut pas s'arrêter aux premiers.
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