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Les Français ont-ils livré les codes de NileSat aux Israéliens leur
permettant de brouiller la chaîne islamiste «sunnite» Essafa ? C'est la
question suggérant un complot qui a été lancé par le site Arab News. La thèse
du complot franco-israélien est d'autant plus risquée qu'Essafa, la chaîne
sunnite, qui s'est donné pour mission de combattre les «menées des chiites»,
n'est pas la première chaîne islamiste à se faire interdire de diffusion par...
l'administration égyptienne du satellite NileSat. Selon toutes les données ? et
jusqu'à preuve du contraire ?, le brouillage subi par cette chaîne et d'autres
avant elle n'est pas le résultat d'une «conspiration électronique», semblable à
celle qui a ciblé Al Jazeera au cours du Mondial ? et dont la source serait la
Jordanie, selon la chaîne quatarie ? mais un classique acte de censure. Avant
les ennuis de la chaîne Essafa, NileSat a interdit de diffusion la chaîne
Al-Badr, basée en Jordanie pour non «respect des accords». Le scénario pour
Badr a été semblable à celui d'Essafa : coupure, reprise et puis coupure
définitive. Ce qui a motivé l'interdiction serait des réactions vives à des
propos attribués à un religieux copte qui aurait mis en doute l'authenticité de
certains versets coraniques.
«Incitation à la haine, superstition, etc.» La polémique était devenue tellement chaude que le ministre égyptien de l'Information a demandé aux médias d'éviter de traiter de ces sujets furieusement polémiques qui risquent de «déclencher des conflits interconfessionnels». Dans la foulée, il a ordonné une révision des contrats des chaînes embarqués sur NileSat et de vérifier si elles se conforment à la «Charte déontologique» adoptée en 2008 par les ministres arabes de l'Information. NileSat a fait cette révision et a passé à la trappe plusieurs chaînes : Al-Rahma, Al-Hekma, Al-Hiwar, de la chaîne chrétienne Al-Hayat, Al-Aqsa (Hamas) Al-Zawraa et la chaîne chiite Fédak dont la diffusion a été arrêtée 5 jours avant la fermeture d'Al-Badr. Des chaînes saoudiennes sont également passées à la trappe. Ennas, El Khalidjia, Essaha oua Al Jamal, El Hafedh? Cela a suscité la création d'un site sur Face book réclamant un «NileSat islamique. Un conseiller de la chaîne Ennass, Mustapha Al Azhari, a indiqué que des négociations étaient en cours avec l'administration de NileSat pour le rétablissement de la diffusion. «Si ces chaines ont des aspects négatifs, cela peut être corrigé, mais mettre un bâillon sur les bouches est inacceptable». Ahmed Annis, président du conseil d'administration de NileSat a expliqué que le bannissement des quatre chaînes saoudiennes a été décidé car «elles faisaient dans l'incitation à la haine, diffusion de la superstition et la promotion médicament et de méthodes de traitement non autorisées par le ministère de la Santé. La France a livré les clés de NileSat à Israël La chaîne Essafa est donc la dernière en date des chaînes islamistes à subir l'interdit. Le journal jordanien Essabil présente Essafa comme une chaîne qui «s'occupe de manière particulière à contrer les «idées chiites». Essafa a lancé dernièrement une «campagne de défense de Aïcha, la mère des croyants», après des accusations lancées contre elle par un religieux chiite koweitien, Yasser Al Habib, qui a été par la suite déchu de sa nationalité. On est fort loin de la lecture «conspiratrice» qu'en fait le site Arab News, lequel affirme que la sécurisation de la diffusion de NileSat pose problème. Selon le site, les Français, qui ont construit le NileSat ont «vraisemblablement» livré les «clés du satellite à l'entité sioniste pour la rassurer qu'il n'est pas utilisé à des fins de renseignement». Le même site suggère que ce sont en fait les Israéliens qui ont organisé le brouillage de la chaîne Al Jazira lors du Mondial afin de créer des tensions entre Qatar et la Jordanie. Cette fois-ci, selon lui, il s'agit de créer un problème entre l'Iran, les chiites et les sunnites. |
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