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La Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) est inquiète de la
situation des droits de l'homme dans notre pays. «A tel point qu'il n'existe
même plus de perspectives de mobilisation du citoyen autour de la question des
droits de l'homme et des libertés politiques», ont relevé hier des membres de
cette ligue lors d'une conférence organisée au siège de la Ligue à Alger.
Les droits de l'homme, selon le président de la Ligue, sont en continuelle régression et rien ne prélude que la situation des droits de l'homme connaîtra des progrès, a soutenu son président, Mustapha Bouchachi. Les libertés politiques à la base des droits de l'homme sont conditionnées et de ce fait ni partis politiques ni associations ne peuvent s'exprimer ou organiser de manifestations sans se heurter aux interdits. Prétextant à chaque fois de la situation de l'état d'urgence instauré depuis déjà 18 ans sans que cela ne soit justifié, car les causes qui ont amené à cette situation ont disparu (de l'avis des autorités même), la Ligue ne voit pas pourquoi l'on maintient le citoyen dans cet état. Ali-Yahia Abdennour, président d'honneur de la LADDH, soutient que même le texte de loi sur l'état d'urgence reste plus ouvert devant le zèle que pratique l'administration vis-à-vis des associations politiques ou citoyennes. La Ligue a attiré sur ce danger où le citoyen en l'absence d'intermédiaire politique ou social ira jusqu'à réclamer des droits en usant de violence comme cela a été remarqué à plus d'un cas et dans différentes régions du pays. C'est l'une des préoccupations de la Ligue d'où son appel à tous (citoyens, partis politiques, associations) à se mobiliser autour de la question de la levée de l'état d'urgence. La Ligue avoue en même temps son impuissance à prendre en charge cette question si tous les concernés n'y prennent pas part et n'apportent pas une contribution pour sortir de cette situation. «Dans cet état d'inertie et de démobilisation, il n'y a que les droits de l'homme qui en pâtiront», conclut la Ligue. La LADDH a, par ailleurs, répondu à Farouk Kssentini, président de la Commission nationale pour la promotion des droits de l'homme (CNPPDH), selon lequel les droits de l'homme connaissent une amélioration et que les ONG internationales des droits de l'homme sont les bienvenues pour constater la situation sur terrain. «L'institution de Ksentini ne peut, le cas échéant, être juge et partie et puis pourquoi interdit-on à d'autres ONG de venir», rétorque-t-on à la Ligue. Par ailleurs, le président de la Ligue considère que le dossier des victimes de la tragédie nationale est en train de se «régler» par des indemnisations de ces victimes ce qui équivaudrait à un «achat de leur silence». |
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