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Mahmoud Abbas et la Ligue arabe ont accordé un délai d'un
mois à Washington pour tenter de convaincre le cabinet de Netanyahu d'arrêter
le processus de colonisation en territoires occupés, relancé par l'expiration
du moratoire l'ayant gelé pendant quelques mois.
L'on peut d'ores et déjà avancer avec certitude que le président palestinien et la Ligue arabe ont placé un vain espoir sur Barack Obama et son administration, car il apparaît clairement qu'ils n'ont nullement l'intention de forcer l'Etat sioniste à renoncer à sa politique de colonisation. Lequel, conforté par leur attitude, fait dans la provocation, consistant à lancer officiellement de nouveaux appels d'offres pour la construction de logements destinés à la population juive en territoires occupés, mais aussi à lier cette question de l'arrêt de la colonisation à la reconnaissance par les Palestiniens du caractère juif de l'Etat d'Israël. Autant Washington n'a manifesté aucun entrain à exercer des pressions sur Tel-Aviv sur la question de l'arrêt de la colonisation, autant elle a été réactive pour soutenir son exigence de reconnaissance d'Israël en tant qu'Etat juif. Celle-ci, aussitôt formulée par Benyamin Netanyahu, a reçu l'approbation des Etats-Unis par la voix du porte-parole du département d'Etat, qui lui a exprimé le soutien franc de l'Amérique en précisant : «Nous reconnaissons qu'Israël est, comme il le dit lui-même, un Etat juif». Il est clair que la «médiation» américaine ne vise à arracher qu'aux seuls Palestiniens les concessions qui permettraient la poursuite des pourparlers directs renoués à l'initiative de Barack Obama. Mais même ainsi, Netanyahu n'en veut pas, qui, après la provocation, fait dans la diversion en faisant entendre le «bruit des bottes». Le prétexte en est la visite que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a effectuée au Liban. La propagande a fait de cette visite un «casus belli» autorisant l'Etat hébreu à entreprendre des opérations préventives contre les alliés régionaux du régime iranien : le Hezbollah libanais, le Hamas à Ghaza ou même la Syrie Pour les stratèges sionistes, gênés aux entournures par la réprobation universelle dont est la cible leur Etat à cause de son entêtement à bloquer le processus de paix, une opération militaire présenterait l'avantage de reléguer à l'arrière-plan des préoccupations internationales cette question. C'est par l'agression et par la guerre qu'Israël a toujours cherché à faire occulter le fondamental, qui est que justice soit rendue aux Palestiniens. La recette lui a permis de gagner du temps et de compter à chaque fois sur les connivences internationales dont il bénéficie. C'est un scénario du genre qui est en préparation à Tel-Aviv. Les indices en sont la réunion «urgente» en tête-à-tête qu'ont eue samedi le Premier ministre israélien et la chef de l'opposition, Tzipi Livni, et les grandes manœuvres militaires commencées le même jour au Neguev par l'armée israélienne. Par la première, Benyamin Netanyahu s'assure d'un consensus national à son dessein agressif, et par l'autre, que l'instrument de l'agression projetée est en ordre de bataille. Autant de gesticulations sur la signification desquelles Washington ne peut se tromper. Cette montée des périls ne l'inquiète pas outre mesure apparemment. Elle va même, à notre avis, l'exploiter pour faire encore pression sur les Palestiniens et les Arabes afin qu'ils renoncent pour de bon à poser des exigences à l'Etat sioniste. |
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