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Enlèvement des déchets ménagers: La situation se dégrade au centre-ville

par Houari Barti

La dégradation «sans précédent» des conditions sanitaires et d'hygiène à Oran, commence à menacer sérieusement l'environnement dans certains quartiers déjà fragiles sur ce plan, comme St Pierre au centre-ville.      Dépassés par les évènements, et devant la persistance de la crise -la collecte n'a pas été assurée depuis plusieurs jours dans certaines artères du quartier- les riverains n'ont pas trouvé d'autres moyens pour exprimer leur « ras-le bol » que de transporter eux-mêmes une grande partie de leurs déchets pour les étaler, bien en évidence, quelques mètres plus loin, en pleine rue Larbi Ben M'hidi, là où la collecte semble encore se faire, vraisemblablement, selon un système de service minimum qui donnerait la priorité aux grands axes principaux de la ville. Si la collecte se fait plus ou moins normalement dans les rues Cheriet Ali Cherif (ex Cavaignac) ou encore Achour Tabet Mohammed (ex Marcel Cerdan), toutes les voies perpendiculaires, à savoir: les rues Ferroukhi, Moulay Mohammed, Mahatma Ghandi, Seddok El Hadj, Bahloul Mohammed ou encore la rue du sous-lieutenant Hamdani Adda, la situation est carrément «catastrophique.» De véritables «décharges» à ciel ouvert ont vu le jour, ces derniers temps, dans plusieurs endroits, comme à l'angle où se croisent les rues Cheriet Ali Cherif et Moulay Mohammed. Les rats qui sont de nature très farouches commencent à circuler normalement au milieu des passants.

 Du jamais vu ! Une situation qui dure, selon les riverains «depuis plusieurs jours sans que cela n'émeuve outre mesure, les autorités locales compétentes.» Les habitants de ces artères ont commencé à perdre patience, depuis jeudi soir, et des jeunes du quartier ont décidé de barrer le passage des véhicules en utilisant les sacs d'ordures et autres détritus en vrac, déposés au milieu de la voie.

 Plusieurs véhicules ont dû, de ce fait, rebrousser chemin, empruntant d'autres passages pour accéder à la rue Larbi Ben M'hidi. Le même phénomène a été observé, avant-hier soir, mais cette fois-ci, par le dépôt des ordures carrément à la rue Larbi Ben M'hidi, notamment à proximité de la nouvelle agence de Société Générale. Une action qui vise à «attirer l'attention » des pouvoirs publics sur une « situation d'hygiène dangereuse » qu'on voudrait laisser à l'ombre à défaut de l'affronter avec responsabilité, estiment les habitants du quartier, notamment les plus âgés. Pour ces derniers, « il est actuellement urgent d'agir. La situation est grave. Elle menace même la paix sociale dans le quartier. Les nerfs sont à vif. » «On nous dit que les camions de la commune sont en panne, et qu'il y a problème de procédure de marchés publics pour assurer la maintenance. Mais on n'est pas dupe. On sait que le vrai problème est ailleurs. On a l'impression que cette situation précaire de l'hygiène est entretenue de manière préméditée. S'il y a des parties qui veulent régler leurs comptes, qu'elles le fassent. Mais personne n'a le droit de nous utiliser comme moyen de pression, ni prendre en otage la santé de nos enfants,» estiment-ils.