Problème de santé publique, pourrait-on dire, le poids des cartables des
élèves du primaire et ses conséquences directes sur leur santé. Selon de
nombreux spécialistes qui se sont penchés sur la question, le poids des
cartables, dans certains cas, peut peser jusqu'à 11 kilos, selon l'association
des parents d'élèves, ainsi que les longues distances entre l'école et la maison
peuvent entrainer des scolioses, mais également le mal de dos, la fatigue et
l'épuisement par suite du rétrécissement de la cavité thoracique pour
contrebalancer le poids, entraînant une pression sur les poumons. Les
diagnostics y ajoutent les déformations du corps et l'apparition de bosses. Les
constats dressés soulignent que certains de ces problèmes de santé ont commencé
à apparaître en grand nombre chez les élèves du primaire, et que ces symptômes
sont une déformation latérale de la colonne vertébrale (vers la droite ou la
gauche).
Pour rappel, en 2008, le
ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait
lancé un programme national de dépistage de la scoliose en milieu scolaire.
Jeudi dernier, le ministre de l'Education nationale Boubekeur Benbouzid,
revenant sur cet épineux problème, a affirmé que les directeurs de l'éducation
des wilayas du pays étaient autonomes dans l'équipement des écoles de casiers
pour les élèves afin de régler le problème du poids du cartable. Rappelons que
le président de la Fédération nationale des associations de parents d'élèves
avait demandé que soit approuvé le projet «Pupitre» qui permettra aux élèves de
conserver leurs fournitures et de n'emporter chez eux que ce dont ils auront
besoin. Un souhait partagé par tous les parents d'élèves et les potaches, en
premier, eux qui souffrent de devoir trimballer plusieurs kilos de livres et de
cahiers, chaque jour, sur leur dos. La fédération, faisant de ce problème de
santé une priorité, estime qu'il est préférable de réduire la taille des
manuels scolaires de 50%, notamment durant les premières années de l'école
primaire. Ce «rappel» de Benbouzid sonne presque comme un aveu d'échec
puisqu'en 2008, il annonçait que toutes les classes seraient dotées de casiers
afin d'alléger le poids du cartable avec pour échéance, l'horizon 2010.
Cependant, il semble que l'opération n'a pas été une réussite totale dans
beaucoup de wilayas, et les élèves continuent toujours de porter leurs sacs
remplis à ras. «Un casier pour chaque élève» aura donc été un combat
d'avant-garde des parents, médecins et associations pour solutionner ce poids
des cartables qui n'aurait même pas dû se poser si les programmes scolaires
étaient plus réfléchis et les réformes plus en adéquation avec les réalités du
terrain. L'intervention du ministre de l'Education nationale, lors de la
conférence des directeurs de l'éducation du Centre et de l'Est du pays dans le
cadre des rencontres d'évaluation de la rentrée scolaire 2010-2011, a notamment
porté sur une question organisationnelle puisqu'il est demandé aux directeurs
de l'éducation de coordonner leurs efforts avec les autorités locales, à leur
tête les walis, programmer l'installation de casiers et d'équipements
informatiques au sein de chaque établissement éducatif en cours de réalisation,
précisant que chaque direction doit se gérer selon les moyens dont elle dispose
et inscrire dans ses programmes la question des casiers. Par ailleurs,
s'agissant de la surcharge des classes enregistrée dans certaines wilayas et
certains établissements du pays et dénoncée par les parents d'élèves, Benbouzid
a appelé ses interlocuteurs à suivre les différents projets du secteur.
Rappelons que ce problème se pose avec acuité dans certains établissements
scolaires à Oran, puisque, malgré les assurances du désormais ex-wali quant au
règlement de la question, déclarant que la moyenne par classe est de 31 élèves
pour le premier palier, 32 pour le deuxième et 38 pour le troisième, la réalité
est tout autre. Dans certains CEM d'Oran, la moyenne tourne autour de 40-41
élèves par classe si ce n'est plus alors que certaines écoles primaires vivent
une promiscuité infernale. L'exemple de l'école Hanesta Mansour relevant du
secteur urbain de Bouamama est édifiant à plus d'un titre avec 52 élèves par
classe, ce qui a obligé l'administration à opter pour la double vacation avec
des cours dispensés même le samedi matin. Une situation qui hypothèque
grandement les résultats scolaires des élèves.