Des policiers en civil étaient en alerte, hier vendredi à proximité du
siège de la mouhafadha de Annaba. La tension est demeurée tendue aux alentours
du siège du parti qui a été le plus souvent l'objet de contestations. Le
scandale survenu dans la nuit de mercredi à jeudi était illustratif à plus d'un
titre de la gravité de la situation à laquelle sont arrivées les parties
opposées. «Il était 1h du matin, lorsque nous avons été réveillés par des cris
assourdissants. Une panique générale. Nous ne savions pas ce qui se passait.
Des personnes, adultes et des jeunes, descendaient de voitures dont, certaines
de luxe, armées de gourdins, d'épées, et autres armes blanches, criaient
sourdement des paroles inaudibles et ont envahi le cours de la Révolution. Nous
pensions que c'étaient des bandes rivales qui se livraient à un règlement de
comptes. Mais c'étaient des militants du FLN qui s'étaient lancés contre leur
siège en cassant la porte d'entrée. Quelques secondes après, des cris se
faisaient entendre et des personnes sortaient de la mouhafadha en fuyant dans
toutes les directions, poursuivies par d'autres», nous a dit hier un habitant.
Selon lui l'occupation des lieux n'a duré que quelques minutes. Peu de temps
après, ce sont d'autres militants qui ont accouru et qui ont repoussé
l'attaque», dirigée par un mouhafed qui avait été délogé la semaine dernière
par ses opposants et la bataille a fait rage. Il y a eu des blessés. Alertés
les policiers ont eu du mal à faire revenir l'ordre. Selon un communiqué, les
opposants au mouhafedh qui occupent actuellement les lieux, interpellent
l'autorité concernée pour mettre fin à ce trouble de l'ordre public. A
l'intérieur de la mouhafadha nous avons pu constater les dégâts. Des photos
déchirées, des vitres cassées, des tableaux à trépied désaxés. Bref les lieux
donnaient l'impression d'être abandonnés depuis des années.
Dans une déclaration, le
porte-parole des opposants, l'actuel président de l'APC d'El-Hadjar, nous a
fait savoir «que le collectif des avocats constitué est en train de travailler
sur deux axes. Le premier est de procéder au suivi des plaintes individuelles
déposées par des militants à l'encontre de personnes connues, pour coups et
blessures volontaires avec armes blanches et le deuxième, pour destruction de
biens mobilier et immobilier appartenant au parti». Traitant de l'aspect
politique de cette crise que vit le FLN à Annaba, notre interlocuteur, nous a
fait savoir que cette dernière a pris racine le 9 février 2010. «Nous étions
venus prendre possession de nos cartes de militants en prévision des élections
de 2012, le mouhafedh nous a refusé l'accès aux locaux et nous a complètement
marginalisés, ce qui a provoqué le courroux de très nombreux militants qui ont
décidé de mettre fin à cette situation en occupant les lieux et en interpellant
les responsables du parti pour régler ce problème. Une plainte avait été alors
déposée en référé par le mouhafed qui avait été débouté par la justice. Ce
dernier non content a voulu prendre possession des lieux par la force. Et les
choses en sont arrivées là», a indiqué notre interlocuteur qui avait, selon
lui, chargé le groupe d'avocats de finaliser le dossier et procéder au dépôt de
plaintes, dès aujourd'hui. L'affaire FLN qui est dans toutes les bouches, n'est
pas prête de se terminer. Nous avons essayé de prendre attache avec le
mouhafedh sénateur Zitouni, mais en vain; ce dernier nous a-t-on appris, était
occupé à sensibiliser ses partisans à travers les communes de la wilaya.