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L'auditorium de la faculté de médecine a
abrité cette semaine un colloque international de trois jours sous le thème
«MedBiodiv2010 : Gestion et la conservation de la biodiversité continentale
dans le bassin méditerranéen» initié par le laboratoire 31 relevant de la
faculté SNV-STU (UABT), avec le précieux concours du parc national. Dans son
allocution de circonstance, le Dr Noureddine Mostefaï, président du comité
d'organisation, directeur du labo précité, soulignera que le symposium qui
s'inscrit dans le cadre de la célébration de l'année de la biodiversité (2010)
se tient en même temps que la 10ème Conférence internationale sur la
biodiversité de Nagoya (Japon) comme il coïncide avec la journée internationale
pour la prévention des catastrophes. Il proposera une vidéo officielle titrée
«La biodiversité est la vie» réalisée par la convention sur la biodiversité
(CBD) avant de faire passer un message vidéo à l'attention des participants
émanant du Dr Ahmed Joghlaf, secrétaire exécutif (CBD), qui s'exprimait depuis
Nagoya. «15000 espèces qui constituent un héritage culturel et civilisationnel
sont menacées à cause de vous et de moi?», fera-t-il remarquer. Et d'évoquer
les propos du président Bouteflika selon lequel «La biodiversité n'est pas
l'apanage des naturalistes mais aussi l'affaire des politiciens?».
Dans son intervention, M. Saïd Kazi Tani, directeur du PNT, dira que «la gestion et la conservation de la biodiversité restent une préoccupation majeure du parc national» en précisant que «l'Algérie est le pays qui possède le plus d'aires protégées» (chose reconnue lors du conclave des directeurs de parcs à Tunis en 2002). Le coup d'envoi des travaux sera donné par le Pr Mustapha Bensalah, doyen de la faculté organisatrice, qui ne manquera pas de souligner que «ce colloque est le résultat de 20 années de collaboration entre le département des sciences de l'agronomie et de la foresterie et la conservation des forêts (depuis 1987) d'une part, et le parc national (1993) d'autre part?». Dans sa conférence inaugurale «choc» (des tabous y seront cassés), le Pr Kheloufi Benabdelli de l'université de Mascara, membre du comité scientifique, fera «Quelques réflexions sur les stratégies de préservation de la biodiversité en région méditerranéenne : Apport des seuils acceptables de perturbation des écosystèmes». «La biodiversité est menacée par les politiques de développement», lâchera-t-il d'emblée, estimant qu'il n'a pas d'étude d'impact pour un quelconque projet d'équipement structurant. L'autoroute Est-Ouest, entre autres, sera clouée au pilori. Et de citer des sites «violés» par l'inexorable tracé : El Kala, la Macta, Thruya, Aïn El Berd, Ouzidane? Fixer les seuils de perturbation et éviter le système de fragmentation, c'est repenser toute la politique de l'aménagement du territoire, plaidera l'orateur qui usera à ce titre du concept de «géodiversité»? Et de conclure sur un ton pathétique : «Doit-on déclarer les espèces végétales et animales (comme) monuments historiques ?» Le Pr Salima Benhouhou de l'Institut méditerranéen d'écologie et de paléoécologie (France) exposera sur «Les zones importantes pour les plantes de l'Algérie du Nord (IPA ou ZIP)». Elle présentera 14 ZIP via Google Earth dont Chréa, El Kala, l'Akfadou, l'Edough, le Djurdjura, Taza, Guerbès, Belezma, Djebel Ouahch, Theniet El Had, Bahar, le sahel d'Oran, entre autres, en indiquant les diverses menaces pesant sur les habitats, telles les incendies de forêt, les carrières, l'urbanisation, l'autoroute Est-Ouest. Au titre des perspectives, elle envisage l'extension de l'échantillage aux monts Trara, les îles Habibas, Cap Ténès?, soit élargir le travail aux chercheurs d'Algérie et du Maghreb. Le Dr Eva Errol, maître de conférences à l'université de Montpellier, présentera un projet de recherche sur «Les orchidées d'Algérie et de Tunisie : Un exemple de travail collaboratif sur la flore du Maghreb» initié conjointement par Gérard De Belair à Annaba (où 42 espèces ont été répertoriées, Constantine incluse) et Roland Martin en Tunisie (où 52 espèces ont été inventoriées, fruit de 8 années de recherche effectuée par ce cartographe). Une équipe de 6 personnes ont manifesté leur intérêt pour ce processus qu'on compte étendre à l'échelle du Maghreb via la société provençale d'orchidologie, pl@ntnedit, logiciels Ikona et pl@nnote... Melle Aïda Gasmi, de la faculté des sciences St Jérôme de Marseille, procèdera à l' «Inventaire et délimitation taxonomique et systématique des genista en coussinets épineux de France méditerranéenne». A ce sujet, l'analyse se fait par population et/ou par individu avec l'utilisation de marqueurs nucléaires et chloroplastiques. Le recours à la caryologie (science étudiant les noyaux des cellules) est inscrit à l'ordre du jour comme perspective, selon la communicante. Le Pr Rachid Meddour de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou s'intéressera à la «Biodiversité de la dendroflore native en Algérie : Inventaire, phytochrologie et conservation».169 taxons, soit 46 familles, 83 genres, 131 espèces, 31 sous-espèces et 7 variétés sont les chiffres donnés par ce forestier (de formation) qui en mentionnera les habitats au nombre de 13 comme les forêts, les rocailles, les broussailles, les lieux humides, entre autres? Avant d'indiquer la fréquence d'occurrence de la flore ligneuse en Algérie et sa répartition phytogéographique (16 taxons au Sahara, à usage médicinal, ethnobotanique?). Tandis que son confrère Choukry Kazi Tani de l'université Abou Bekr Belkaïd, il choisira de parler de la «Biodiversité des champs d'Oranie (Nord-Ouest algérien) : Etat des lieux et perspectives d'avenir». Il existe en Algérie 3139 espèces correspondant à 150 familles alors que l'Oranie se prévaut de 1780 espèces, selon l'universitaire. Entre mars et mai 2009, il a été procédé au titre de la collecte et l'analyse de données à 547 relevés en fonction des types de cultures. Les zones d'étude touchent la géographie, le climat, le bioclimat, l'agriculture? A propos du vocable «mauvaises herbes», synonyme de «adventices», il précisera qu'il ne renferme point de connotation péjorative d'autant qu'on parle de malerbologie? Prenant la parole, le Pr Letreuch Belarouci Noureddine, président de séance, constate qu'on ne maîtrise pas la question d'inventaire (potentiel phytogénétique) ayant trait au sol, la faune et la flore. Un débat riche s'ensuivra. Il faut savoir que ce colloque illustré par quelque 90 communications, abstraction faite des «posters», dont 25 émanant d'institutions universitaires nationales et 15 au titre des étrangers (venant du Maroc, la France, l'Espagne, la Tunisie, l'Italie portée absente) s'articulait autour de 5 axes : la biodiversité floristique, la biodiversité faunistique, la biodiversité méditerranéenne, la dégradation des milieux et biodiversité, la gestion et la conservation de la biodiversité? A signaler que les journées du mardi et mercredi étaient programmées à la maison du parc de Lalla Setti où le colloque devait être clôturé par des débats et des recommandations? Par ailleurs, il convient de noter que faute d'hôtels à Tlemcen, les délégations étrangères ainsi que les hôtes nationaux (pour qui les organisateurs ont prévu des excursions) ont dû être hébergés au complexe Syphax de Siga (Rachgoun)... |
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