Christopher Ross, l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour
le Sahara Occidental, sera de retour dans la région le 18 octobre prochain,
dans le cadre des efforts des Nations unies pour parvenir à un règlement final
au conflit du Sahara Occidental. Cette visite intervient après celle de mars
dernier qui avait renseigné le diplomate américain qui avait, rappelons-le,
remplacé le néerlandais Peter Van Walsum dont le mandat n'avait pas été
renouvelé par Ban Ki-moon, sur la complexité de sa mission, en vérifiant sur
place à quel point les positions étaient « éloignées » entre le Maroc et le
Polisario. Le Maroc accusant l'Algérie de saborder la construction de l'Union
du Maghreb Arabe (UMA) et le Front Polisario suspectant un « complot » de la
France contre le Sahara Occidental. Bien que les deux parties aient «confirmé
leur volonté de poursuivre le processus de négociations », de l'aveu même de
Ross, on est loin d'un règlement politique du conflit en présence. Pour sa
prochaine visite dans la région, Christopher Ross devra mener des consultations
avec le Front Polisario et le Maroc ainsi que les Etats voisins, l'Algérie et
la Mauritanie, en préalable de la prochaine série de réunions informelles
prévues en novembre 2010; la dernière qui a eu lieu à New-York, en février,
dernier pour préparer le 5e round de négociations officielles, s'est soldée par
un échec, le Front Polisario réitérant son attachement à l'autodétermination et
la Maroc persistant dans son plan d'autonomie élargie. Christopher Ross, quant
à lui, contrairement à Van Walsum, refuse d'afficher une préférence pour le
plan d'autonomie marocain soutenu par les pays occidentaux. Les discussions
informelles ont lieu conformément à la résolution 1871 du Conseil de sécurité,
adoptée à New York, le 30 avril 2009, qui a appelé les parties à poursuivre
leur dialogue sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU, sans conditions
préalables pour atteindre «une solution politique juste, durable et
mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination au peuple du Sahara
Occidental».
Malgré des réticences au départ
provenant de Rabat, l'homme de Ban Ki-Moon reste l'un des derniers espoirs pour
mettre un terme à ce différend, alors qu'aucun envoyé spécial de l'ONU n'a,
jusque-là, réussi à y arriver depuis le cessez-le-feu de 1991. Ces
consultations, qu'ils avaient déjà entamées lors de sa présence dans la région
en mars dernier, où il n'avait fait que constater, impuissant, « l'impasse » du
processus de paix entre le Maroc et le Front Polisario. La visite de Ross
s'inscrit, avec pour toile de fond, l'adoption, lundi dernier, à l'unanimité,
par la quatrième Commission de l'Assemblée générale des Nations unies chargée
de la décolonisation, d'une résolution qui réaffirme le droit du peuple
sahraoui à l'autodétermination. Ce projet de résolution sera soumis à
l'adoption de l'Assemblée générale de l'ONU en décembre prochain. La République
sahraouie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem
Ould Salek, s'est félicitée de l'adoption de cette résolution, soulignant que
les membres des Nations unies, individuellement ou collectivement, «ont
multiplié les appels pour l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple
sahraoui ainsi que pour l'organisation du référendum dans les plus brefs
délais, en vue de mettre fin à l'occupation illégale de notre pays par le
Maroc». Rappelons que le 30 avril 2010, le Conseil de sécurité des Nations
unies a adopté, à l'unanimité, la résolution 1920 sur la situation au Sahara
Occidental. En soulignant le soutien de la communauté internationale au
processus de négociations lancé à Manhasset en 2007 ainsi qu'aux résolutions
1754 (2007), 1813 (2008) et 1871 (2009), le Conseil de sécurité rappelle qu'il
ne peut y avoir d'autre solution que celle politique, négociée et mutuellement
acceptable à la question du Sahara Occidental.