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Si le Conseil des enseignants du supérieur (CNES) temporise jusqu'à
présent avant de se prononcer sur les actions à entreprendre avec cette
nouvelle rentrée universitaire, l'aile dissidente de ce syndicat, appelée
Coordination nationale des sections CNES, a pris les devants en appelant les
assemblées générales à trois journées de protestation avant les vacances
d'hiver.
Dans une déclaration rendue publique, la coordination, réunie les 8 et 9 octobre à Alger, justifie cette première action de moyen «pour alerter les pouvoirs publics sur la dégradation dramatique de la situation sociale et professionnelle de l'enseignant-chercheur, avant d'engager les démarches pour l'arrêt des activités pédagogiques et scientifiques à l'université». «Après quatre années d'absence d'un syndicat revendicatif et démocratique au niveau de l'université, souligne la coordination dans son communiqué, les problèmes que vivent les enseignants-chercheurs de l'enseignement supérieur ont pris une dimension considérable : dégradation dramatique du pouvoir d'achat et des conditions de travail, gestion autoritaire, impunité des responsables et la prééminence de l'administratif sur le pédagogique et le scientifique?» Ce mouvement de protestation se veut selon la «coordination» un moyen pour exiger «le déblocage des indemnités et le versement des rappels en une seule tranche, car l'inflation et la dérive du dinar n'attendent pas, la dynamisation réelle de la prise en charge du problème du logement au niveau de tous les établissements universitaires, l'abrogation des décisions qui bloquent la carrière des doctorants pour permettre l'inscription des doctorants qui préparent la nouvelle thèse, et la possibilité aux doctorants inscrits en thèse de doctorat d'Etat de soutenir leur doctorat une fois terminée et cela sans limitation de date, ainsi que le bénéfice de stage de formation et l'abrogation de la circulaire du 18 mai 2010». «Au vu de la situation qui prévaut aujourd'hui à l'université, la Coordination nationale des sections CNES a décidé de proposer une stratégie syndicale, afin de réinstaller une dynamique syndicale démocratique et revendicative au sein de l'université algérienne». Elle rejoint, toutefois, le CNES sur un seul point, celui du maintien de la revendication essentielle des indemnités qui reste, souligne la coordination, bloquée, et ce dans l'opacité totale et le refus de négocier avec les représentants légitimes des enseignants-chercheurs. La coordination dénonce, cependant, ce qu'elle qualifie de «propagande organisée autour du programme national de recherche (PNR) et de la prime de recherche », arguant que «la prime de recherche qui sera octroyée à l'enseignant-chercheur bénéficiaire d'un PNR, est celle qui est allouée dans le cas des heures supplémentaires, et de plus cette prime ne bénéficiera qu'à une partie des 16.000 enseignants-chercheurs intégrés dans les laboratoires sur un nombre total de 38.000 en activité au niveau de l'université. Cela sans oublier le fait que le PNR s'étale sur une durée limitée dans le temps (2010-2014)». La Coordination nationale des sections CNES a décidé de préparer un texte pour décrypter et analyser la politique de la recherche scientifique contenue dans le PNR et de l'envoyer aux enseignants-chercheurs. Sur la question du logement, l'aile dissidente du CNES estime que «ce problème reste sans solution, depuis plus de 5 années, ce qui a entraîné une augmentation considérable du nombre d'enseignants-chercheurs non logés au niveau de tous les établissements universitaires du pays.» La Coordination nationale des sections CNES réaffirme sa revendication centrale de la gestion démocratique des établissements universitaires tout en dénonçant le blocage de la carrière des enseignants-chercheurs doctorants inscrits en thèse de doctorat d'Etat à qui est refusé le droit de soutenir leur thèse au delà de la date du 31 décembre 2010 et des doctorants inscrits en nouvelle thèse bloqués après six années d'inscription et le refus de les faire bénéficier de stages nécessaires à la finalisation de leurs travaux. A cet effet, la Coordination nationale des sections CNES demande aux enseignants-chercheurs de poursuivre la signature de la pétition initiée par des collègues pour demander l'abrogation de cette circulaire. Elle appelle, d'autre part, tous les enseignants-chercheurs à tenir des assemblées générales pour débattre de la situation à l'université et des propositions d'actions qui ont été débattues par les membres de la Coordination nationale au cours de cette réunion des 8 et 9 octobre 2010. La prochaine réunion de la coordination est fixée aux 26 et 27 novembre, tandis que le CNES a prévu de réunir son conseil national les 21 et 22 octobre pour faire une évaluation de la situation à l'université. |
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