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Malades ayant subi une transplantation rénale: Les remboursements des frais de transport en question

par B. M.

Les malades ayant subi une transplantation rénale se trouvent confrontés à un problème de remboursement des frais de transport au niveau de la CNAS d'Oran, et ce en dépit des textes en vigueur en la matière et des avis médicaux, dont ceux de la caisse de sécurité sociale.

Des greffés rénaux qui protestent contre un barème de la CNAS qui semble ignorer la particularité du déplacement de ces malades, obligés de faire le trajet individuellement, c'est-à-dire «seuls» dans un taxi, selon l'avis médical, afin d'éviter toute contamination avec d'autres personnes qui pourrait aboutir fatalement au rejet de cette greffe. Parmi des gens concernés qui nous ont rendu visite à la rédaction, M. Lahouari, père d'un greffé rénal âgé de 47 ans, qui nous parlera de ces obstacles au niveau de la CNAS d'Oran, avec en main un dossier chargé de toutes les pièces justificatives quant à cette demande de remboursement. Ce malade a subi avec succès une greffe rénale le 20.10.2009 à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger, intervention pratiquée par le professeur Chaouch. Après sa sortie de l'hôpital, le malade, qui habite à Oran, devra se déplacer à Alger pour des contrôles médicaux plusieurs fois et qui se poursuivent encore. Pour le suivi médical, le greffé rénal devra se rendre à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger plusieurs fois. Mais, selon l'avis de ses médecins traitants, il lui est interdit d'emprunter un moyen de transport collectif comme le train, le bus ou l'avion, afin d'éviter une éventuelle contamination, en contact avec d'autres passagers, ceci afin d'éliminer tous les problèmes pouvant aboutir au rejet du nouveau rein. Jusque-là, la situation est claire et dûment justifiée par aussi bien les certificats médicaux délivrés par les médecins traitants que par le médecin-conseil de la caisse de sécurité sociale. A chaque déplacement vers Alger, le malade débourse 8.000 dinars pour l'aller et le même montant pour le retour, le tarif plein d'un taxi. Il est évident qu'il s'agit de grosses dépenses et le malade aux revenus moyens est dans l'obligation de se débrouiller auprès de ses proches afin de faire face à ces obligations vitales. Après cela, il constitue son dossier avec les pièces justificatives pour se faire rembourser les frais de déplacement au niveau de la CNAS. A partir de là, les obstacles commencent à faire leur apparition. Le barème de remboursement des frais de transport appliqué par la CNAS est limité aux tarifs de la SNCF, c'est-à-dire le prix payé pour se rendre à Alger par train, soit plus de 1.300 dinars pour l'aller en 1ère classe et le même montant pour le retour. En conséquence, les factures de ce malade sont rejetées par la CNAS. Il est invité à introduire une demande de recours qui sera étudiée par une commission. De plus, le concerné n'étant pas informé, selon le père, du délai de recours, la demande a dépassé l'échéance accordée par la commission de recours. Pourtant, la loi 83/11 du 11/07/83 autorise le paiement des frais de transport par tout moyen selon la nécessité de l'état du malade. La loi 83/11 du 11 juillet 1983 stipule dans son article 8 que «les prestations en nature de l'assurance maladie comportent la couverture des frais? de transport par ambulance ou tout autre moyen lorsque ce mode de transport est nécessité par l'état du malade?». Ce qui semble clair pour le cas du remboursement des frais de transport du malade en question.

 Et l'application des textes en vigueur et des cas particuliers de certains malades, notamment les greffés rénaux, évitera certainement tant de désagréments à ces gens qui souffrent déjà de leur maladie, nous dira encore l'intéressé. «On complètera ainsi le dispositif mis en branle par l'Etat à travers d'énormes investissements consentis dans le domaine de la santé publique, particulièrement dans la réussite de la transplantation des organes qui se fait chez nous et dont nous sommes fiers. Tout en considérant la bonne volonté et la compétence des dirigeants de la CNAS dont le pouvoir de décision semble limité dans certaines règles de gestion, ces malades ne demandent que leurs droits», conclura l'intéressé. Du côté de la CNAS, le problème ne se pose pas, du moment que chaque dossier de remboursement des frais de transport est étudié au cas par cas. L'assuré dépose son dossier avec les justificatifs nécessaires et doit attendre le «verdict».