Noëlle Lenoir est aussi venue à Alger pour décorer le caricaturiste
algérien qui signe dans le quotidien «Liberté», Ali Dilem d'un des plus hauts
insignes de France, l'insigne du Chevalier des Arts et des Lettres «En vertu
des pouvoirs qui me sont conférés, au nom du président de la République
française, je vous fais Chevalier des Arts et des Lettres.» C'est par cette
phrase que Ali Dilem a été décoré hier par Mme Lenoir, membre du Conseil
constitutionnel français, d'un des plus hauts insignes de France. Auteur de
plus de 10.000 dessins, Dilem , dit la responsable française, fait «dans la
création intelligente, impertinente et dérangeante parfois.» Elle pense ainsi,
qu'en Algérie «il y a une presse qui reflète un vrai débat dans la société
civile (?) et les dessins de Dilem montrent bien le tempérament bien tranché,
bien marqué, du peuple algérien.» Lenoir a glissé dans son allocution que
l'honneur accordé à Dilem est «grâce à la France et à l'ambassade de France qui
organise cette cérémonie, qui témoigne de sa vitalité.»
Emu, Dilem a pris la parole pour exprimer ses remerciements. Il a
cependant tenu à rendre hommage au grand Slim présent dans la salle, à rappeler
au douloureux souvenir de ceux qui sont partis, assassinés comme Saïd Mekbel.
«En choisissant d'être caricaturiste, je pensais que je n'arriverai jamais à
avoir une carrière (?). Par mes dessins, je me permets de dire que je m'exprime
au nom des harraga, des femmes de Hassi Messaoued, des habitants de Diar El
Kef, enfin, au nom de ceux qui ont la parole confisquée,» a-t-il affirmé. Une
fois son insigne accroché sur le col de son veston, il conclura «merci de faire
de moi quelqu'un qui est très fier d'être Algérien.»