L'affaire du boycott du championnat de la division Nationale (amateur)
par les 28 clubs prend une autre tournure dans la mesure où le ministère de la
Jeunesse et des Sports refuse de s'immiscer directement dans le dossier alors
que la FAF s'en lave les mains en signifiant que c'est à la LNF de régler cet
épineux problème. Partant de ce constat, les 28 clubs de la division Nationale
ont décidé de poursuivre le boycott jusqu'à la satisfaction de leurs
revendications. Une délégation représentant les présidents de clubs de la
Nationale a été reçue par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi
Djiar, samedi denier. Il leur a signifié que «la FAF est souveraine dans ses
décisions», tout en s'engageant à œuvrer dans le sens d'une solution à même de
permettre aux clubs de reprendre la compétition. Selon ces présidents, le
ministre a promis d'évoquer cette situation de boycott au niveau du
gouvernement et d'en parler, considérant que le football ayant donné tant de
joie au peuple algérien ne devrait pas le diviser pour autant. Ayant constaté
qu'il s'agit d'un cas où la réglementation a été piétinée par la FAF, le MJS
hésite à s'impliquer directement dans l'affaire d'autant plus que l'expérience
a démontré par le passé que lorsque le ministère s'occupe du football, il finit
toujours par s'enliser, indique-t-on du côté de l'immeuble du 1er Mai. De leur
côté, les délégués des présidents de clubs de la division Nationale ont tenu à
adresser leurs «remerciements» au ministre qui les a reçus et écoutés. «La
rencontre s'est bien déroulée et le ministre, accompagné de ses proches
collaborateurs, s'est montré attentif à nos revendications. Il n'a pas hésité à
nous ouvrir les portes de son département et nous nous en félicitons car Djiar
demeure un homme de dialogue», ont souligné ces délégués. Dans l'après-midi de
samedi, ces présidents se sont réunis de nouveau et ont convenu de poursuivre
le boycott.
Ces mêmes présidents ont tenu
également à adresser leurs «vifs et sincères remerciements» au président de la
LNF, Mohamed Mecherara qui les a invités au siège de la Ligue pour tenir leur
réunion. «Mecherara nous a invités à nous réunir au siège de la LNF au lieu de
louer une salle dans un hôtel», nous a-t-il dit. « «C'est un geste qui l'honore
et nous restons touchés par l'honnêteté et la probité de ce président qui s'est
engagé à satisfaire nos revendications. Toutefois, le président de la FAF veut
nous feinter en invoquant l'AGO de la FAF», ont souligné les délégués des 28
présidents. Pour rappel, lors de la réunion ayant regroupé les délégués des
présidents de clubs de la division Nationale avec Mecherara et Raouraoua, il a
été convenu qu'à la fin de cette saison, les deux premiers de chacun des deux
groupes accéderont en Ligue 1 et un deuxième ou troisième groupe de la Ligue 2
sera créé. Toutefois, le président de la FAF a conditionné la satisfaction de
ces revendications par une approbation de l'assemblée générale ordinaire de la
FAF, prévue au début de l'année 2011 (janvier ou février). «D'ici à cette date,
beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts et les présidents de Ligues qui sont
majoritaires au sein de l'AG de la FAF, sont connus pour leur alignement sur
les positions de Raouraoua», ont soutenu ces délégués. Ils ont également fait
observer qu'il s'agit pour la FAF «de respecter ses propres règlements et
décisions. Le bureau fédéral a pris la décision de créer un seul groupe de
Ligue 2 et ce même bureau fédéral jouit des prérogatives de prendre des décisions
sans passer par l'assemblée générale». Aux dernières nouvelles, le président de
la FAF a signifié que ce dossier n'est pas du ressort de la FAF, mais de la
LNF. Or, le président de la Ligue a fait savoir aux clubs de la division
Nationale qu'il a «les mains liées» et que «le dernier mot revient à la FAF».
Ainsi, les présidents de la division Nationale ont décidé de poursuivre leur
boycott. Ils en sont au deuxième forfait et le troisième entraînera la
rétrogradation en division inférieure. Plusieurs présidents de la division
Nationale s'apprêtent à démissionner au cas où leurs revendications ne sont pas
satisfaites, ce qui serait une première pour ne pas dire un scandale voire une
honte qui ternirait l'image du football algérien.