Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ligue arabe: A Syrte, rien de nouveau

par Yazid Alilat

Pas de grandes décisions au sommet arabe extraordinaire de Syrte, malgré la présence de presque tous les chefs d'Etat et de gouvernement des 22 pays membres de la Ligue arabe. Mais au moins, pour l'opinion arabe et internationale, ils ont exprimé assez clairement leur volonté de faire quelque chose pour la question palestinienne. Au moins pour montrer que la Ligue des Etats arabes suit de près les discussions entre l'état hébreu et les Palestiniens sous la supervision américaine.

 C'est le point le plus important inscrit à l'ordre du jour de ces travaux, à travers l'examen de la politique arabe commune. Selon des délégués à ce sommet, il s'agit notamment de l'activation de l'action arabe commune au sein de la Ligue arabe et ses organisations à la lumière des propositions des pays membres. Le document traitant de la question sensible de «la politique de voisinage arabe», par rapport à l'entité sioniste notamment, se compose de trente points portant sur l'action arabe commune. Ces points portent notamment sur la situation en Palestine, les négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, ainsi que les mesures israéliennes appliquées à Al-Qods.

 En outre, le même document examiné par les chefs d'Etat des pays membres de la Ligue arabe traite également du danger que représente l'armement nucléaire et les armes de destruction massive israéliennes pour la paix arabe et internationale, la sécurité hydrique, la situation au Golan (Syrie), la solidarité avec le Liban, la situation en Irak ainsi que le terrorisme international et les moyens d'y faire face.

 Autre sujet, mais qui fâche celui-là : la délicate question de la réforme des institutions de la Ligue arabe, un dossier resté «blanc», aucune décision n'ayant été prise pour faire avancer ce dossier, alors que les avis divergent sur le dossier, avec des partisans, dont l'Algérie, qui, selon le président Abdelaziz Bouteflika, appelle à une réforme urgente de la Ligue arabe.

 «Mon pays adhère pleinement à l'initiative appelant à une réforme urgente du système de fonctionnement de la Ligue arabe pour mieux composer avec notre environnement externe et y influer de manière à servir les intérêts de notre Nation et les aspirations de nos peuples, qu'il s'agisse de notre environnement immédiat ou de l'ordre mondial fort de ses ensembles et de ses alliances», a-t-il souligné. Il ajoutera que «je demeure convaincu que la réforme institutionnelle, objet de notre rencontre, est à même d'ouvrir grand la voie à l'instauration d'une politique arabe de voisinage, jouissant de potentialités humaines et matérielles nécessaires à la réalisation de ses objectifs de la meilleure manière qui soit».

 Comme il y a des adversaires pour cette proposition, que l'on retrouve dans le camp de l'Egypte, siège de la Ligue, à Syrte, les regards étaient braqués sur le président palestinien Mahmoud Abbas, qui n'en finit plus de faire part à ses homologues arabes des difficultés des Palestiniens à se faire entendre par la communauté internationale et à faire avancer un si difficile processus de paix. Sur ce point, le président Bouteflika a relevé, au cours de son intervention, que la question palestinienne reste, pour tous les pays arabes, un défi qui doit être résolu, tôt ou tard, mais à travers de nouveaux mécanismes politiques et la mise en place d'une nouvelle vision de la politique arabe de voisinage.

 Par ailleurs, les travaux du sommet arabe extraordinaire ont été le prélude à la tenue, toujours à Syrte hier dimanche, du 2e Sommet arabo-africain. Les chefs d'Etat et de gouvernement arabes et leurs homologues africains devaient discuter, au cours de ce sommet, du projet de la stratégie de partenariat afro-arabe et du plan d'action commun arabo-africain 2011-2016. Ils se pencheront également sur les recommandations du forum de haut niveau tenu à Tripoli les 25 et 26 septembre dernier sur la coopération arabo-africaine dans les domaines de l'investissement et du commerce, et le projet de Déclaration de Syrte qui sera adoptée à l'issue de ce 2e Sommet arabo-africain.