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Une première à l'échelle nationale, un espace permanent de formation des
éducateurs de la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) et
le Sida issus des groupes les plus exposés à la contamination (usagers de
drogue injectable, travailleurs du sexe et migrants irréguliers sub-sahariens)
a été mis en place. Ce projet a été lancé, à partir du 1er octobre, par
l'association «Anis» de Lutte contre les IST/SIDA et de promotion de la santé,
basée à Annaba avec le soutien de la Fondation de France et en partenariat avec
l'Association française ASSAMEDE de lutte contre les précarités. Ils seront 400
éducateurs pairs issus des groupes les plus exposés qui seront formés
annuellement dans cet espace. C'est un nombre inestimable de membres de leurs
communautés et du large public qui en sera indirectement bénéficiaire.
L'Algérie est classée parmi les pays à faible prévalence. Mais des estimations
officieuses, en l'absence d'études officielles, selon l'association «Anis»
avancent un taux de 30% des usagers de drogue injectable qui sont porteurs du
virus du VIH ou bien de l'hépatite. «Dans un tel contexte, le ciblage de ces
groupes s'avère particulièrement limité eu égard à la nature souvent illégale
de leurs activités et la difficulté de les atteindre, d'où l'articulation de
l'intervention autour de la réalisation d'une cartographie et de la
mobilisation de leaders issus de ces mêmes groupes», souligne l'association
«Anis», dans un communiqué rendu public. Plusieurs facteurs ont motivé la mise
en place de cet espace dont le taux élevé de chômage. Les chiffres alarmants de
toxicomanie, notamment le nombre d'usagers des drogues dites douces avec
addictions préparent à la transition vers l'utilisation de drogues dures et
injectables, déficit en matière des connaissances et manque d'aptitudes
pratiques relatives à la prévention du VIH/SIDA auprès des groupes les plus
exposés, difficulté d'accès de ces groupes les plus exposés à la prévention du
VIH/SIDA, absence d'informations, de promotion du préservatif, précarité
sociale, marginalisation et exclusion, parfois répression, stigmatisation et
discrimination envers ces groupes les plus exposés en matière d'accès à
l'information préventive et aux services de santé de qualité.
Situé dans les locaux de l'association, cet espace représente un moyen de prévention auprès des populations MARP (Most At Risk Population), une nécessité et une tendance internationale vue la concentration de l'épidémie chez ces groupes avec risque de dissémination au large public. Ce projet s'inscrit donc en droite ligne des dispositions des différentes lois régissant le secteur de la Santé en Algérie, ainsi que du plan stratégique national de lutte contre le Sida, consacrant tous, le principe de l'accès universel à la santé sans discrimination. Le projet prévoit ainsi la participation du pool de formateurs d'»Anis» à différents stages de formation prévus en partenariat avec ASSAMEDE en vue de perfectionner leurs techniques d'animation auprès des groupes cibles. Etablir une mise à jour du diagnostic de la situation communautaire des groupes les plus exposés (cartographie et évaluation des comportements et des connaissances en matière des IST/VIH/SIDA), renforcement des capacités du pool de formateurs et animateurs d'ateliers de l'Association «Anis» et mise en place de sessions continues de formation de leaders et pairs éducateurs issus des quatre groupes cibles à la prévention des IST/SIDA, sont les objectifs de ce projet. Par la concrétisation de ce projet, il est prévu l'établissement d'une cartographie des groupes les plus exposés dans la région d'Annaba et l'identification parmi eux des leaders issus et retenus pour les sessions de formation des pairs éducateurs. |
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