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Les intervenants au débat sur la réforme
du tribunal criminel au forum d'El Moudjahid ont tous plaidé, hier, en faveur
de l'abolition de la peine de mort. L'un des invités au débat, Maître Chama qui
est aussi membre de la Ligue de la défense des droits de l'homme, a affirmé
qu'aucun texte de loi sur la peine de mort n'a été publié à l'ère du président
Bouteflika. Le conférencier a également précisé que «le président Bouteflika
est le seul président arabe et musulman qui s'est prononcé clairement en faveur
de l'abolition de la peine de mort, ainsi que son Premier ministre», a-t-il
affirmé en ajoutant que le moratoire décidé par l'Algérie en 1994 ne suffit
pas. Maître Chama a plaidé pour l'institutionnalisation de l'abolition de la
peine de mort. Il a appelé, en outre, à la ratification du deuxième protocole
relatif au pacte visant à abolir la peine de mort, après avoir ratifié depuis
déjà 1989 le premier pacte international relatif aux droits civils et
politiques.
Le directeur général du Centre de recherche juridique et de juridiction (CRJJ), M. Bouzertni, a préféré parler d'une ouverture d'un débat large en prenant en compte les différents avis qui se font déjà entendre. Maître Mouloud Brahimi s'est dit convaincu que l'Algérie abolira la peine de mort «si ce n'est pas de l'intérieur, l'exigence viendra de l'extérieur», a-t-il affirmé en citant comme exemple le cas de la Turquie qui a aboli la peine de mort afin d'assurer son adhésion à l'Union européenne et le cas également de la Pologne. Enfin, les intervenants se sont dits satisfaits de la démarche qui consiste à réformer le tribunal criminel en plaidant pour le double degré de juridiction pour le tribunal criminel. Pour Maître Chama, la piste d'adoption de la double juridiction est une bonne chose «si on arrive à l'appliquer cela veut dire qu'on est sur le droit chemin, car on va se mettre aux standards internationaux en matière de juridiction». Le point qui fait fausse note, dans cette réforme, selon le défenseur des droits de l'homme, Maître Chama, est l'idée de supprimer les jurys. Pour le conférencier, le tribunal doit rester populaire en dépit de toutes les considérations. Il a rejeté en bloc la suppression des jurys de la composition du tribunal. Le citoyen algérien doit avoir celui qui le défend au tribunal. Il a dit clairement que les défenseurs des droits de l'homme sortiront leurs griffes si jamais on supprime totalement les jurys de la composition du tribunal. |
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