« Si le respect des morts s'avère être un
devoir pour le commun des vivants, il devient une obligation pour les mortels
en charge de la municipalité «rappelle un citoyen outré par l'état de
désolation du cimetière de Sidi Maâmar. Rencontré ce vendredi dans la paisible
cité des disparus, moult personnes reprochent aux élus leur indifférence à
l'égard des leurs «qu'ils chérissaient de leur vivant» dira une adolescente en
pleurs devant la tombe de sa maternelle, souillée par l'herbe sèche et la
broussaille. «Et dire que nos représentants ont les leurs, dérangés dans leur
sommeil du juste par l'insalubrité, la prolifération des rats et surtout
l'inconscience de ceux censés leur procurer la sérénité dans cet au-delà». Mais
curieusement, les cimetières chrétien et juif brillent de propreté, allées
rangées et dépoussiérées, arbres taillés et parterres arrosés, à la citerne
municipale notera un membre de la ligue des droits de l'homme. Les autorités
sont interpellées afin d'accorder aux nôtres, nous ayant pour certains
prématurément quittés, l'attention méritée. «Que nos parents excusent la
négligence de la progéniture, car l'ingratitude est un vice regrettable et
l'amour du prochain une vertu civique indéniable» conclura le fervent de la
ligue, qui préconise la prise en charge «des cités muettes» par la jeunesse
dans le cadre des différents programmes d'aide et la mobilisation des moyens
«avant les rigueurs hivernales et les risques de l'abondance pluviale aux
conséquences désastreuses».