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Chetouane: La pétanque, le «4 C» et les nids-de-poule

par Allal Bekkaï

1ère partie

La cité des 270 logements sise à Chetouane (commune du grand Tlemcen) a été dernièrement le théâtre de plusieurs méfaits.

Un commerçant d'alimentation générale, trop confiant et manquant visiblement de vigilance, s'est vu subtiliser une somme d'argent. L'auteur du larcin a été identifié et une plainte a été déposée auprès de la police. Un jeune délinquant vient de purger une peine de prison pour vol de liquidités appartenant à une vieille. Des propriétaires de véhicules se sont plaints pour leur part de casses (vols) au niveau du parking. Deux femmes qui logeaient chacune dans un local aménagé en chambre (situé au rez-de-chaussée) ont été expulsées il y a quelques jours suite à une plainte des voisins, outrés par leur comportement immoral, croit-on savoir. Une des deux locataires aurait été prise en flagrant délit de débauche lorsqu'un voisin eut l'idée de fermer de l'extérieur la porte métallique avec un cadenas. Les deux «garages» appartiendraient à une? avocate. Il faut signaler que des locaux commerciaux sont sous-loués en guise de «studios» et occupés actuellement par des familles. Dans la cité mitoyenne dite des Mimosas, des indus occupants qui squattaient deux «garages» ont été expulsés il n'y a pas si longtemps via l'huissier de justice. Un appartement a été dernièrement cambriolé par deux femmes à la faveur d'un stratagème qui leur a valu un bon butin (bijoux et argent). Un jeune lycéen habitant ladite cité a été braqué la semaine passée en plein jour par deux voyous qui l'ont délesté de son téléphone portable.

Le cadre de vie laisse à désirer. En effet, l'état des rues est déplorable faute de bitumage. Au lieu de la solution de facilité représentée par l'utilisation du remblai, l'APC va opter cette fois-ci pour le goudron, selon un cadre de la mairie. Cependant, la rénovation du réseau de canalisations (ADE) devrait précéder ce projet, fera observer un habitant qui nous signalera les éclatements répétés des regards. Ce dernier suggère par ailleurs la pose de dos d'âne (au niveau de la crèche et des différents accès), lui qui a vu sa petite fille de huit ans heurtée par une voiture devant le bâtiment. En hiver, c'est la gadoue et en été la poussière est maîtresse des lieux. En outre, les nids-de-poule sont partout. C'est un calvaire aussi bien pour les piétons que les automobilistes qui ne savent plus où donner du «volant». Pour entrer ou sortir de la cité, on n'a pas le choix : là où le véhicule s'engage, il doit affronter un terrain «accidenté». Néanmoins, la cité est éclairée la nuit (le réseau de lampadaires a fait récemment l'objet de réparations). Il faut savoir qu'on peut accéder à la cité par trois chemins, à savoir le rond-point de Aïn Defla (est), la station-service Belarbi (ouest) et la CNAS (nord) outre deux passages (station de lavage Tiouazghou et usine de gaines Boufatah (le «raccourci» Epeor a été lui condamné).

 En matière d'hygiène, la disparition ou plutôt le vol des poubelles «vertes» portant le sigle de l'APC et l'absence de vide sanitaire ont généré la prolifération de dépotoirs sauvages (jet d'ordures anarchique). Les chiens errants, eux, ne sont pas absents dans le secteur, notamment la nuit, ainsi que les rats qui infestent les locaux «abandonnés», selon un confrère qui habite cette cité. Alors qu'on s'apprête à célébrer le 4 octobre prochain la journée mondiale contre la rage. A ce propos, un habitant propose l'affectation de bennes amovibles en nous précisant qu'elles existaient auparavant mais ne saurait expliquer leur «éclipse» du paysage. L'aire de stationnement informelle jouxtant la cité et qu'utilisaient des transporteurs publics était devenue une véritable vespasienne à ciel ouvert, occasionnant des désagréments aux riverains (outrage à la pudeur, odeurs nauséabondes). Chose qui a poussé les habitants à instaurer autour d'eux un «no mans land» (mise en quarantaine). A mentionner que la cité est voisine de trois institutions officielles, en l'occurrence les sièges de la sûreté, la brigade de gendarmerie, la daïra et l'APC. Comme elle est «environnée» par deux autres cités, les Mimosas (92 logts) et celle des 50/150 logts (OPGI) ainsi que le bloc des logements d'astreinte de la maréchaussée.

 Sur le registre loisirs, il existe trois cybercafés ainsi qu'une salle de jeux. Une cafétéria gérée par un musicien de haouzi a fermé ses portes. Une autre vient de la suivre dans le même sillage. Le centre culturel communal se trouvant au cœur de la cité abrite occasionnellement des manifestations et des spectacles (chorales, sketchs, films, conférences, one man show, tours de force, visionnage en direct de matchs de foot?). Des dégâts matériels sont parfois enregistrés, notamment lors de la retransmission de matchs, comme le bris de verre (jet de cailloux) ou la dégradation de chaises, selon un agent de sécurité. Le Mawlid Ennabaoui est invariablement célébré avec force groupes de Aïssaoua (Aïn el Hout et Ouzidane) au sein du centre où un festival de chants religieux (inchad et medh) a été organisé par l'association Tagrart à l'occasion du Ramadhan dernier. Au club sportif de karaté, animé conjointement par Abdellah Absari (cadets, juniors et seniors), Ramzi Feroui (cadets et minimes) et Sofiane Bouhafs (poussins et pupilles), s'y entraînent des jeunes sous la houlette de Abdellatif Bernou (président) ainsi qu'une jeune troupe théâtrale drivée par le dramaturge Abdellatif Negadi qui y fait ses répétitions. Une modeste bibliothèque (300 titres) existe mais elle semble végéter faute d'adhérents réguliers. Par ailleurs le «4 C» (centre culturel communal de Chetouane, n.d.l.r) fait office de centre de bienfaisance à l'occasion du Ramadhan (distribution des couffins aux pauvres) parallèlement au bureau voisin de wilaya de l'Union nationale des enfants de Chouhada ainsi que pour la collecte de sang (campagne humanitaire). Comme il a abrité provisoirement les services d'état civil suite à des aménagements au niveau de la mairie. Néanmoins, cet établissement a besoin d'un coup de fouet salutaire pour fonctionner avec davantage d'activités culturelles et scientifiques à travers l'ouverture de clubs divers (informatique, photo, vidéo, modélisme, dessin, peinture, musique, calligraphie, sculpture, couture, cuisine?). Au fait, où est passé le matériel d'informatique (PC) qui devait être destiné au club ? Le périmètre du centre a fait l'objet dernièrement de travaux d'aménagement (carrelage) à la faveur de la construction à ses côtés d'une crèche municipale qui n'attend que son ouverture. C'est le fruit de la récupération d'un espace qui servait de dépôt pour l'ADE (ex-EPEOR) et d'urinoir pour les passants, outre qu'il constituait, la nuit, un véritable coupe-gorge. Excepté ce lifting, les trottoirs de la cité demeurent tristement dénudés. Faute d'aire de jeux, les voisins espèrent voir leur progéniture profiter, en dehors des cours, des toboggans, balançoires, escarpolettes et autres chevaux mécaniques dont est équipé ce jardin d'enfants «intégré» au sein de leur cité.

A suivre