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Issaad Rebrab, président du Conseil d'administration du groupe Cevital,
est resté plus de deux heures à exposer devant un parterre d'étudiants de
l'IDRH, dans la matinée de jeudi dernier.
Son intervention a marqué le démarrage des cours au niveau de cet institut et coïncide avec la nouvelle démarche initiée par Mohamed Bahloul, directeur de l'IDRH, de mettre face-à-face un manager avec les futurs cadres ou chefs d'entreprises. L'hôte de l'IDRH a consacré la première partie de sa communication à la présentation de son groupe, «deuxième exportateur en Algérie après Sonatrach», selon ses propos. On retiendra que ce groupe compte actuellement 25 sociétés et se diversifie à «la verticale». Dans une réponse à un enseignant en économie, Rebrab expliquera les raisons de cette diversification par l'impossibilité de son groupe de pouvoir investir à l'étranger. Les lois de la République permettent le transfert en devises de 10% du chiffre d'affaires de l'entreprise, expliquera le manager de Cevital. Et comme ce groupe a fait du réinvestissement de ses bénéfices réalisés une règle sacro-sainte, il est presque obligé de se diversifier et occuper des créneaux qui n'ont rien avoir avec l'agro-alimentaire. Cette politique répond parfaitement avec le crédo du groupe, réitéré à plusieurs fois par «Da Saad»:«commencer petit, voir grand et aller vite». Sur le plan de la présentation, on retiendra que Cevital a réalisé un chiffre d'affaires de 2 milliards de dollars en 2009. Ce chiffre passera à 2.5 milliards $ pour l'exercice en cours et atteindra 7 milliards $ en 2015, selon ses prévisions. En 10 ans, ses contributions au budget de l'Etat, sous forme de taxes et impôts, ont atteint 181.6 milliards de DA ; il a réinvesti 116 milliards de DA et a distribué 3 milliards de DA sous forme de dividendes aux actionnaires. Notons que les six actionnaires propriétaires de ce groupe sont Rebrab et les membres de sa famille. Actuellement le groupe emploie 12.000 «collaborateurs» terme qu'utilise le PDG du groupe pour désigner les salariés de son groupe. En 2015, ce chiffre passera à 35.000. Rien que l'année dernière, Cevital a créé 4.000 emplois directs, dira Rebrab. Actuellement, il est à la recherche de 150 hauts cadres pour encadrer ses futurs projets. Sur un autre plan, l'hôte de l'IDRH a affirmé que son groupe couvre les besoins du marché algérien en matière de sucre, d'huile et de verre plat. Mieux, ce groupe exporte une partie de sa production de ses matières notamment à l'étranger. «Nous sommes fiers de vendre du verre plat à Saint Gobin», dit-il. D'ailleurs, sur ce point, Rebrab a lourdement insisté: «ceux qui veulent créer des entreprises et réussir doivent impérativement se fixer comme objectif la conquête des marchés étrangers». Mais, indéniablement, la partie la plus intéressante de l'exposé de Rebrab est celle consacrée aux contraintes qu'il rencontre quotidiennement et qu'il a intitulé «l'environnement des affaires». «Je consacre 50% de mon temps à téléphoner à tel wali ou tel ministre ou tel responsable pour régler un problème de bureaucratie». Plus loin, il dira: «nous avons attendu des autorisations plus de deux ans pour concrétiser un projet». Evoquant une proposition que lui a formulé un ambassadeur tunisien en énumérant tous les avantages qu'il lui a proposé, il estimera que «l'Algérie est le seul pays au monde où il faut avoir des autorisations pour créer de la richesse». Notons que Rebrab et son hôte Mohamed Bahloul ont insisté que «l'entreprise a pour mission première la création de la richesse». De manière générale, le premier patron du secteur privé algérien a fait part de sa conviction que «l'environnement des affaires en Algérie est l'un des plus difficiles au monde». D'ailleurs, il invitera les futurs chefs d'entreprises, les universitaires, les associatifs et les journalistes à doubler d'efforts pour rendre «cet environnement plus attractif et plus souple». Usant d'une formule, il lance: «il est temps que la méfiance cède la place à la confiance». S'adressant aux futurs managers que forme l'IDRH, il ajoutera «ces obstacles ne doivent pas vous faire peur». Il leur prodigue un autre conseil «éviter le syndrome de la moule», c'est-à-dire se perpétuer dans le même créneau avec les mêmes tics et habitudes. L'intervenant consacrera une partie de son «temps de parole» à la formation des ressources humaines. Cette dernière est présentée comme la seconde contrainte sur laquelle butte l'entreprise, notamment le groupe Cevital. S'adressant à son auditoire, notamment les jeunes étudiants de l'IDRH, il dira «les meilleurs d'entre vous auront leur place au sein de notre groupe». D'ailleurs, une convention sera signée entre l'IDRH et Cevital dans ce sens. Concernant les projets futurs, l'on apprendra que Cevital projette la création d'un grand centre de sports et loisirs à Oran. Mais le nouveau créneau qui suscite l'intérêt de ce groupe concerne les nouvelles énergies solaires. Cevital va se lancer dans la fabrication des panneaux solaires à couche mince. Pour Rebrab, cette industrie s'avère des plus prometteuses. Ce projet sera fonctionnel en Mars 2013, ajoutera t-il. Sur le fameux projet Desertec, Rebrab ne s'étalera pas beaucoup. Il se contentera de rappeler que son groupe est partie prenante de ce projet, dont l'acceptation n'est pas encore tranchée par les pouvoirs publics. |
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