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Selon le
professeur Rachid Bouchair, chef de service cardiologie du centre hospitalier
régional de Constantine, le taux de mortalité chez les malades cardiaques
serait d'environ 21% en Algérie. Dans les années 1970, les pays occidentaux
avaient le même taux mais du fait que ces derniers avaient accordé beaucoup
plus d'importance à cette pathologie en y mettant les moyens, notamment dans
les domaines de la prévention et de la prise en charge du malade, ils sont
parvenus à faire baisser ce taux qui se situe aujourd'hui dans la limite des 10
% seulement. Ce praticien s'est exprimé hier, en marge de l'ouverture des 2èmes
journées de cardiologie que son service organise à l'école paramédicale de
Constantine, sur les hauteurs de Zerzara, et consacrées aux urgences en
cardiologie.
Ouvertes hier matin, ces journées de formation continue, qui se dérouleront du 28 au 30 septembre, regroupent des praticiens venus des 17 wilayas de l'Est. «La cardiologie est devenue la première urgence aussi bien en Algérie que dans le monde. C'est malheureusement la première cause de mortalité chez nous», a déploré le professeur Bouchair, en dressant un état des lieux de cette pathologie dans la région Est. Dans ce cadre, il révélera que la prise en charge de la pathologie comporte beaucoup d'insuffisances, notamment au niveau de l'exploration qui constitue la pierre angulaire pour la prise en charge du malade. Selon lui, le seul moyen de limiter la mortalité consiste à mettre les moyens adéquats à la disposition du médecin. Et la première urgence en la matière se trouve être la mise à disposition de salles de cathétérisme cardiaque. Or, le service ne dispose aujourd'hui que d'une seule salle de 60 lits pour les hommes et les femmes, aménagée à l'hôpital «Eriad» pour effectuer les explorations. «Si nous disposons d'une équipe qualifiée composée de 11 cathétériseurs, par contre nous manquons cruellement d'espace pour faire face au flux de malades qui viennent de toutes les régions de l'est du pays». Il y a chaque jour une moyenne de 30 à 40 consultants dont une dizaine au moins nécessite une hospitalisation immédiate. Mais compte tenu des possibilités d'hébergement qui sont assez limitées, le service ne prend à chaque fois que 3 ou 4 patients, dont un ou 2 dans l'immédiat. Cette carence fait que des malades attendent parfois jusqu'à 4 ans pour être pris en charge. «Certaines wilayas, comme celle de Jijel, commencent à prendre en charge les cardiaques à leur niveau et ne nous adressent que les situations qui dépassent leurs moyens. Si cette tendance soulage beaucoup le service, elle reste toutefois assez limitée». «Nous sommes en train d'œuvrer, à travers ces journées de formation continue, conclura le professeur Bouchair, pour que, dorénavant, le plus grand nombre de malades soit pris en charge localement dans chaque wilaya. Bien sûr, nous sommes toujours disposés à aider les praticiens et à collaborer avec tous les hôpitaux de la région». |
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