|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La situation des sociétés prestataires de service, qui traitent des
dossiers de visas pour le compte de plusieurs ambassades notamment européennes
à Alger, dont celle de la France, doit être clarifiée dorénavant, et leur
statut réglementé. M. Halim Benattallah, secrétaire d'Etat en charge de la
communauté algérienne à l'étranger, a lors de son passage à la radio nationale
hier annoncé que la situation de ces sociétés sera clarifiée sous peu. «Pour
les sociétés de visas, on s'est posé récemment la question de connaître leur
statut», a indiqué M. Benatallah, précisant que «j'ai lancé une consultation
juridique sur cette question pour essayer de clarifier le statut de ces
sociétés qui agissent, de notre point de vue, sur un domaine de souveraineté».
Il poursuit : «A mon avis, tout domaine de souveraineté devrait faire l'objet
d'un accord bilatéral avec les autorités. (Elles) délivrent des prestations, je
ne sais pas si ces prestations sont homologuées, est-ce qu'elles ont reçu
mandat ou une autorisation du ministère des Affaires étrangères ? Je ne pense
pas». Selon lui, ces sociétés «agissent comme des sociétés commerciales sur un
domaine de souveraineté, elles encaissent des frais, ces frais je ne sais pas
ce qu'elles en font, et cela mérite que l'on s'interroge», a-t-il encore
souligné.
Apparemment, le ministère des Affaires étrangères devrait mettre un peu d'ordre dans ces sociétés de prestation, qui travaillent comme des interfaces des consulats européens, mais dans une aire de souveraineté nationale. «Il faut y voir clair. Apparemment, ces sociétés se sont établies sur un terrain juridique qui n'est pas le bon. Il faut clarifier la situation», a-t-il encore précisé. Quant à la circulation des personnes entre les pays de l'UE et l'Algérie, il a été un peu plus clair. Tout en affirmant que le dossier des négociations (multilatérales) avec l'UE est définitivement clos, il a pour autant fait état de négociations possibles, mais au plan bilatéral, c'est à dire d'Etat à Etat. «Dans ce domaine, il y a des propositions de négociations pour les visas pour les citoyens (algériens)», a-t-il dit, précisant que «il y a des propositions sur la table, nous avons fait des propositions, l'ambassadeur d'Espagne a fait des propositions, (et) c'est une opportunité qu'il faut saisir, au plus vite». Très à l'aise pour tout ce qui touche aux affaires consulaires, M. Benatallah, ancien directeur de la division Europe au MAE, puis ambassadeur à Bruxelles et un des principaux négociateurs de l'accord d'association Algérie-UE, a annoncé que près d'un millier d'Algériens, dont certains retenus dans des centres de détention, seront rapatriés d'ici la fin de l'année. Il précisera qu'il s'agit «de rapatrier ceux qui sont en situation irrégulière à partir des accords qu'on a avec ces pays, mais la grande difficulté reste l'identification. Elle n'est pas simple. Avec l'Espagne, nous n'arrivons pas à rapatrier moins de 50% (des Algériens en situation irrégulière), car leur identité n'est pas vérifiée. D'ici la fin de l'année, on va rapatrier un millier d'Algériens» détenus dans des pays d'Europe, notamment en Grèce, et en situation irrégulière. Pour le cas de la filière turque, M. Benatallah a souligné qu'»à partir du territoire national, il y a une filière qui s'est organisée pour abuser de la bonne foi des jeunes qui sont acheminés vers la Turquie, et là on leur enlève leurs documents d'identité, qui disparaissent». «Ils se retrouvent en situation irrégulière à Izmir, et de là ils sont acheminés vers une autre île grecque (?) où ils se retrouvent de nouveau en situation irrégulière», indique encore le représentant du gouvernement selon lequel ces Algériens qui seraient au nombre de 150 et non de 500, «sont maintenus dans un centre de détention en Grèce», et «les autorités grecques, dans la situation de crise dans laquelle elles sont, n'ont pas les moyens de faire face à ces afflux de harraga, qui ne sont pas seulement algériens, mais de toutes les nationalités», a-t-il dit, avant d'ajouter que «le phénomène a pris de l'ampleur». Par ailleurs, revenant sur le dossier des Algériens résidents au Maroc dont les terres ont été confisquées dans les années 70 sur la base d'un Dahir royal (décret) et qui n'ont pas été indemnisés contrairement aux Européens, M. Benatallah a estimé que «c'est un fait que notre communauté dans certains pays devrait jouir des mêmes droits sinon des mêmes faveurs que les autres communautés étrangères. J'ai constaté qu'au contraire des autres ressortissants non algériens, les nôtres n'ont pas été indemnisés, et le contentieux est là depuis des décennies». Il a ainsi confirmé que «le dossier reste ouvert avec les autorités marocaines, qui préfèrent faire de la propagande par le biais des associations, alors que nous préférons agir dans un esprit de responsabilité par le canal gouvernemental». Il a ajouté : «Mais, à l'évidence, il y a de très mauvaises dispositions à dialoguer» de la part du Maroc. Concernant l'affaire du financement de la construction de la grande mosquée de Marseille, il a précisé que «l'Algérie n'a pas gelé sa participation financière (à la construction de la mosquée de Marseille), on n'a pas donné suite à une demande de contribution qui a été faite». «La situation est floue, nous avons procédé à un check-up de la situation qui est assez confuse, et dans ces conditions le gouvernement a estimé ne pas donner suite (à cette contribution), en attendant que cela se décante à Marseille», a-t-il affirmé. |
|