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Quand on prend en charge les troubles
anxieux et en particulier les phobies, on se rabat sur les tranquillisants ou
autres psychotropes. Cependant, il existe d'autres alternatives telles que la
thérapie cognitive ou récemment, les thérapies d'exposition pour réalité
virtuelle.
Il est vrai que le développement et la mise en œuvre d'une boîte à outils informatiques permettant d'automatiser le déroulement de la thérapie d'exposition par réalité virtuelle ainsi que de l'introduire dans notre pays à travers des études cliniques et expérimentales sur des patients, a fait l'objet de la thèse de doctorat du Dr. Moussaoui Abdelhak, enseignant ? chercheur à l'université de Tlemcen et spécialiste dans l'intelligence ambiante et la conception et le développement d'applications en 3D de réalité virtuelle et Mlle Bendiouis Yamina, psychologue spécialisée dans les thérapies cognitives et comportementales. Pour un tel projet initié par le professeur Ghouali Nouredine, recteur de l'université Abou Bakr Belkaid et le laboratoire d'automatique de Tlemcen, du côté algérien et Pruski Alain du côté français, les études cliniques ont été réalisées en collaboration avec la clinique de psychiatrie Bendiouis, à Tlemcen, dirigée par le Dr. Bendiouis Lotfi en collaboration avec le laboratoire d'automatique humaine et sciences comportementales de l'université de Metz (France). Les résultats de ces travaux ont été publiés dans des revues scientifiques et conférences internationales. Deux prix internationaux ont été obtenus, à savoir, le premier prix Ifrath 2010 à la meilleure communication présentée, lors de la conférence Handicap 2010 à Paris, et le prix de la meilleure communication lors du congrès international de thérapies cognitivo-comportementales à Constantine en présence de chercheurs de renommée internationale tels le Pr. J. Cottraux et Pr. G. Darcourt. Le mérite de ces chercheurs est d'avoir développé un logiciel capable de créer un monde imaginaire non différenciable du monde réel d'où le nom de «thérapie par réalité virtuelle» c'est-à-dire créer une reproduction acceptable de la réalité pour des fins d'entraînement, de divertissement ou de conception. Cette thérapie d'exposition par réalité virtuelle, d'un genre particulier, permet de vaincre certains troubles psychologiques et phobies. L'idée consiste à faire évoluer le sujet dans un environnement virtuel (EV) dans lequel il affronte, par étapes successives, les situations redoutées en réalité afin de le désensibiliser. Le docteur Moussaoui nous expliquera en disant que :»notre idée est basée sur trois concepts fondamentaux : faire vivre au sujet une expérience proche du monde réel en participant à la réalisation d'une histoire prévue et conçue par le thérapeute, laisser au sujet la liberté de navigation dans l'environnement virtuel. Le sujet est guidé par l'évolution des évènements de l'histoire contrairement à la thérapie habituelle où il est exposé à une suite ordonnée de situations anxiogènes gérée par le thérapeute et introduire l'état d'anxiété mesuré du sujet dans le contrôle de l'intensité des stimuli afin de le faire progresser d'une façon lisse et continue. Coiffé d'un casque futuriste, un patient vivant depuis toujours avec une phobie sociale, découvre, dans le laboratoire du Dr Moussaoui et de Mlle Bendiouis, une banque avec ses différents guichets. Derrière les guichets des préposés attendent ses prestations. S'enclenche alors une véritable interaction entre le patient et les préposés aux guichets où il devra combattre ses émotions, contrôler ses fortes bouffées de chaleur et la peur panique du monde qui l'entoure, jusqu'à ce que les thérapeutes arrêtent la simulation. C'est cela la thérapie cognitive et comportementale mise au point par nos deux chercheurs, c'est aussi la chance de travailler les émotions à chaud avec arrêt sur l'image. Cette technologie plonge le patient dans un monde virtuel suivant différents degrés d'immersion, elle va d'une simple présentation sur un écran d'ordinateur jusqu'à l'utilisation d'un visiocasque ou HMD (Head Mounted Display), doté d'un suiveur des mouvements de la tête, ou même un visiocube appelé aussi visiosalle ou CAVE (Automated Virtual Environment Technology). Une thérapie qui, si elle arrivait chez nous, en plus de son efficacité avérée et démontrée devant des professeurs de renom, ferait éviter les coûts faramineux des consultations puisqu'elle permet de réutiliser le même dispositif avec d'autres patients mais aussi gagner un temps précieux au patient qui passerait de 20 à 8 séances. En effet, les études réalisées dans ce domaine montrent que la vitesse d'amélioration de l'état du patient est beaucoup plus rapide que les thérapies traditionnelles tout en préservant son intimité et sa sécurité. D'autres recherches dans le même sens sont lancées par le Dr. Moussaoui Abdelhak et la psychothérapeute Bendiouis Yamina dans les laboratoires d'automatique de l'université et celui du Dr. Bendiouis mais qui attendent un matériel onéreux (une station graphique, un visiocasque et une caméra pour l'incrustation vidéo «Chromakey»). |
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