Le conflit syndico-syndical, qui oppose depuis mi-août dernier le
syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal Annaba et le comité de participation (CP)
autour de la représentativité des travailleurs du complexe de sidérurgie,
pourra connaître bientôt son épilogue.
Le syndicat de l'entreprise ArcelorMittal a décidé l'organisation de nouvelles
élections pour le renouvellement des bureaux des deux organisations syndicales.
L'annonce a été faite, hier, par le SG du syndicat du complexe sidérurgique.
Cette décision, prise «conformément à des propositions faites à la centrale
syndicale» de l'UGTA, porte sur la tenue d'élections devant aboutir à la
désignation d'un secrétaire général du syndicat, d'un président du comité de
participation (CP) et au renouvellement de leurs bureaux respectifs, précise la
même source qui souligne, citant le conseil syndical, que l'objectif est de
«mettre fin à un conflit opposant le syndicat au CP depuis août dernier pour
une question de représentativité des travailleurs». Le syndicat d'entreprise
ArcelorMittal Annaba avait déposé deux plaintes contre le CP, en août puis en
septembre derniers pour «entrave à l'exercice syndical» et «utilisation de la
violence dans le but d'imposer une représentativité par la force». Ce conflit
syndico-syndical avait été à l'origine du blocage des négociations entamées
autour de questions liées aux augmentations des salaires et des primes, entre
la direction générale de l'entreprise et son partenaire social. Le recours à la
justice était «devenu nécessaire», selon le syndicat de l'entreprise, après que
des délégués syndicaux eurent été l'objet «d'intimidations et de menaces» et
«empêchés d'accéder aux ateliers», selon Smain Kouadria, SG du syndicat du
complexe sidérurgique. La question de représentativité est la raison principale
de ce conflit syndico-syndical du fait que le CP d'ArcelorMittal d'Annaba de
Abdelamdjid Bourai considère que le syndicat «n'est pas crédible pour défendre
les intérêts des travailleurs dans les négociations avec l'employeur».
L'inspection du travail d'El Hadjar avait demandé à la DG d'ArcelorMittal
Annaba et à son partenaire syndical, il y a quelques jours, de reprendre langue
autour des augmentations salariales et les primes. Elle a aussi sommé
l'employeur et le partenaire social de fournir un calendrier des rencontres
prévues dans le cadre de la relance de ce dialogue social, qui avait donné lieu
à un accord signé en juillet dernier par les deux parties, conformément aux
textes régissant les relations de travail. Les négociations entre la direction
générale d'ArcelorMittal Annaba et le syndicat d'entreprise sur les
augmentations salariales et les primes ont été suspendues depuis le 15 août
dernier à la suite du déclenchement du conflit syndico-syndical. Le complexe
sidérurgique d'ArcelorMittal Annaba, affecté par deux grèves depuis janvier
dernier, avec comme revendications la réhabilitation de la cokerie et la mise
en œuvre du plan global d'investissement 2010-2014 ainsi que l'application de
la convention de branche issue de la dernière tripartie, emploie quelque 6.000
travailleurs pour une capacité théorique de production annuelle de deux
millions de tonnes d'acier liquide.