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Visite d'Ahmadinajed: Ghozali écrit au maire de New York

par E. Zouaimia

Inopportune, selon un diplomate algérien qui a accepté de commenter cette lettre que venait d'adresser l'ancien premier ministre Sid Ahmed Ghozali au maire de New York, Michael Bloomberg au sujet de la visite à l'ONU, du président iranien Mahmoud Ahmadinajed. Tout en s'interrogeant sur les priorités de l'ancien premier ministre, notre interlocuteur estime que le message prête à équivoque, puisqu'il est intervenu juste après l'escale qu'avait effectuée le leader iranien à Alger. Tout en reconnaissant le droit à Sid Ahmed Ghozali de prendre la position qu'il veut, notre diplomate admet que les relations diplomatiques entre l'Algérie et l'Iran doivent être renforcées tout en estimant qu'il est temps de mettre fin à cette fonction de gardiens de l'ordre moral que certains veulent assumer, au détriment des intérêts nationaux. « J'aurais souhaité qu'un politicien brésilien demande à Lula Dasilva de couper les liens avec Téhéran à cause des dernières manifestations», s'exclame-t-il.

 En effet, dans sa lettre S.A.G considère que la présence d'Ahmadinejad à New York est inacceptable et va à l'encontre de toutes les considérations morales. Il dit à Michael Bloomberg qu'Ahmadinejad se trouve encore à New York après avoir réprimé dans le sang des manifestations pacifiques, l'an dernier sous les yeux de la communauté internationale. M. Ghozali souligne que les manifestants qui ont pris part aux protestations, tout au long de l'année, contre le régime sont accusés de «guerre contre Dieu » et ont été condamnés à la peine capitale. Sept prisonniers politiques ont été exécutés ces derniers mois et un grand nombre attend dans le couloir de la mort, dont sept accusés de liens de parenté avec des résidents du camp d'Achraf en Irak où se trouve le principal mouvement d'opposition iranien. Dans son texte, il a ajouté que l'homme qui se prépare à entrer à New York représente un régime dont plusieurs dirigeants sont recherchés pour avoir ordonné l'assassinat d'opposants politiques ou de ressortissants étrangers. « S'opposer à cette visite montrera au monde, au peuple iranien et à toutes les autres victimes des mollahs que ceux qui, loin d'avoir un halo autour de la tête, ont les mains couvertes de sang, ne méritent pas d'être reçus avec dignité par la communauté internationale et le monde libre », conclut-il.