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Moyen de communication à double tranchant, l'Internet fait de plus en
plus peur aux parents, qui commencent à s'inquiéter sérieusement pour leurs
enfants de cet espace virtuel aux multiples avantages et multiples dangers
également.
Tout comme la drogue et le jeu, on devient aussi accro à l'Internet si ce moyen de communication, représentant une gigantesque source de connaissances, est utilisé sans contrôle par des mineurs et des adolescents. Le simple clic sur le clavier peut emmener l'enfant dans un monde virtuel tout aussi agressif que le monde réel et parfois très risqué pour ces innocents qui, par curiosité ou par désir d'échanger des contacts, de jouer ou même d'avoir une documentation, se retrouvent piégés dans des affaires d'escroquerie, devenant des proies faciles pour la cyber-criminalité. Comment protéger donc nos enfants des dangers de l'Internet ? Existe-il des systèmes de contrôle fiables aidant les parents à garder l'œil sur leurs enfants lorsqu'ils sont connectés ? Ou alors faut-il tout simplement interdire ce moyen de communication aux mineurs ? Un sondage effectué en 2009 par un fournisseur d'Internet en Algérie a montré que 50% des adolescents accèdent, lorsqu'ils sont connectés, à des sites non autorisés et plus de 80% d'entre eux exploitent l'Internet pour la documentation. Le problème, nous dira l'informaticienne qui a animé, dimanche dernier, la conférence sur «l'Internet, un danger pour les enfants» à l'Institut international de management INSIM, est l'accès facile et gratuit à tous les sites dans notre pays. Enfants et adultes peuvent surfer sur tous les sites sans qu'il y ait des garde-fous en mesure de donner l'alerte pour toute connexion dans un espace virtuel dangereux. Plus risqué encore est le recours aux cybercafés publics, étant donné que l'Internet n'est pas disponible dans tous les foyers. Les enfants harcèlent leurs parents pour les 50 dinars de connexion et ces derniers se soucient rarement de savoir comment cet argent sera exploité dans un cybercafé. Les propriétaires de ces espaces, pour leur part, veulent rentabiliser le service offert et ne se préoccupent guère de leurs clients mineurs qui fréquentent ces espaces. «A la maison, les parents ont la possibilité de contrôler le surf de leurs enfants et limiter même les heures de connexion et les sites autorisés, mais au cybercafé, ces mineurs sont livrés à eux-mêmes», souligne la conférencière. De plus, pour la connexion à domicile, rares sont les parents qui maîtrisent l'outil informatique. Les internautes, jeunes et ados, sont beaucoup plus experts en la matière. Pour cette informaticienne, de plus en plus de parents expriment leur appréhension du danger qui guette leurs enfants devenus accros à l'Internet. La majorité ignore les moyens de contrôle et les règles à respecter afin de protéger les enfants. Pour la psychologue Mme Sbaâ, l'Internet est un bon moyen de communication qu'il ne faut pas interdire aux enfants, mais contrôler et surveiller son exploitation. Laisser un mineur devant la toile pendant des heures sans assistance ni accompagnement peut avoir des conséquences graves sur l'enfant. Passer beaucoup de temps devant l'écran peut conduire à l'isolement et à la schizophrénie. Les parents doivent communiquer avec leurs enfants, écouter ce qu'ils ont à dire et les orienter afin de préserver ce lien avec eux. Il ne faut pas, souligne la psychologue, chercher la paix en se débarrassant de son enfant et l'envoyer à l'Internet ou même devant la télé car ce comportement sera payé cher. «Nous ne sommes pas à l'abri du danger de la mauvaise exploitation de cet outil de communication, puisque des cas de cyber-criminalité ont été enregistrés en Algérie. C'est vrai qu'en Europe la situation est plus évoluée dans ce sens, mais nous devons ouvrir les yeux et apporter à nos enfants le soutien dont ils ont besoin ». Cette spécialiste attire l'attention sur l'impact de l'Internet sur la scolarisation. Les élèves ne font plus d'efforts en matière de recherche et d'élaboration des exposés. Pour un thème donné, ils se dirigent vers le cyber le plus proche, payent 300 dinars contre un exposé tout prêt téléchargé. «Ils ne se donnent plus la peine de se documenter et faire le tri avant de faire ce devoir. Ils ont opté pour la solution facile», dira la spécialiste, qui insiste sur le rôle des enseignants sur ce point, estimant que ces derniers «doivent refuser le travail fait à travers l'Internet et inciter les élèves à faire de la documentation». Le conseil le plus important des psychologues et des experts est de ne jamais laisser un PC et la télé dans la chambre d'un enfant. «Ces appareils doivent être installés dans un lieu de partage qui sera visible de toute la famille», recommande la psychologue. Quant aux moyens de contrôle sur Internet, notre interlocutrice propose l'installation d'un logiciel de contrôle parental qui peut être téléchargé gratuitement sur Internet, explique notre interlocutrice. Ce logiciel permet aux parents de supprimer tout contenu non autorisé et donne également des pistes clés pour initier un dialogue avec les enfants. Ce système de contrôle est fortement recommandé car très facile à exploiter. Mais cette solution ne règle pas le problème entièrement, puisque dans les cybercafés il est inexistant. Parmi les solutions proposées également par les experts aux internautes, enfants et adultes, c'est d'éviter de diffuser des informations personnelles telles que l'adresse, le numéro de téléphone, le lieu de travail des parents, le numéro de la carte bancaire, l'adresse de l'école, etc. sur Internet. Le mieux est de garder l'anonymat sur la toile et ne jamais accepter de rencontrer physiquement toute personne connue sur Internet. La diffusion des photos est strictement déconseillée sur les sites sociaux tels que Facebook, My Space, Twitter et HI5, du fait que ces sites s'avèrent aujourd'hui très dangereux pour les internautes. |
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