Le collectif «SOS libertés» a fermement condamné dans un communiqué,
«toute forme d'intolérance et de répression pour délit de culte», et ce, à la
veille de l'ouverture du procès de deux citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou
poursuivis par la justice pour «non respect des préceptes de l'Islam». Les deux
contrevenants, deux ouvriers, avaient pour rappel, été surpris durant le mois de
Ramadan par la police en train de déjeuner dans un «lieu privé», précise le
collectif «SOS Libertés». Ce dernier qui cite plusieurs autres cas similaires,
notamment celui de Bejaïa et de Tébessa, évoque également le cas des quatre
chrétiens de Larbâa Nath-Irathen, convoqués par la justice pour le 26 septembre
prochain pour répondre du chef d'accusation de «pratique d'un culte non
musulman sans autorisation». Le collectif «SOS Libertés» ne manque pas
cependant d'exprimer «sa solidarité avec les victimes de l'arbitraire, et exige
le prononcé du seul verdict juridiquement et moralement acceptable : la relaxe
de tous les inculpés poursuivis pour délit de conscience.» La même source
qualifie ces cas de «nouvelle escalade de l'intolérance religieuse» qui survient
dans «un climat politique délétère». « Obéissant à des considérations occultes
dont il reste à percer le secret, cette agression qui viole la liberté de
conscience et de culte, garantie par la constitution et les pactes
internationaux ratifiés par l'Algérie risque, une fois encore, d'engendrer de
graves dérapages aux conséquences tragiques», estime encore le collectif. Il
rappelle dans ce même ordre d'idées que «le droit de chaque citoyen de
pratiquer la religion de son choix -ou de n'en pratiquer aucune- relève de la
liberté individuelle qu'aucune autorité ne peut remettre en cause. La même
source exhorte, par ailleurs, les ONG de défense des droits de l'Homme «à
rappeler aux autorités algériennes les engagements internationaux qui leur
imposent des devoirs en matière de respect et de protection des libertés
individuelles.» Le collectif «SOS Libertés» salue enfin «la mobilisation
citoyenne et l'élan spontané de solidarité visant à faire reculer
l'arbitraire», en affichant son soutien au rassemblement pacifique prévu par la
population de Aïn El Hammam, demain, devant le tribunal de la ville où devra
s'ouvrir le procès des deux ouvriers non-jeûneurs. A noter, par ailleurs, qu'un
autre procès de même nature est prévu le 8 novembre prochain où huit personnes
devront répondre devant le tribunal d'Akbou du chef d'accusation de non
observation du jeûne. Les prévenus avaient été interpellés durant le mois de
Ramadan dans un fast-food fermé situé dans la localité de d'Ouzellaguen, à une
soixantaine de kilomètre de Béjaïa. Le principal prévenu, un jeune restaurateur
de 27 ans, est accusé de «non respect des préceptes de l'Islam». Après une
détention d'une semaine, les huit prévenus ont bénéficié de la liberté
provisoire avant que leur procès ne soit ouvert le 06 septembre dernier puis
reporté au 8 novembre prochain.