Depuis plusieurs jours l'eau du robinet, dans toute la ville de Tiaret,
est d'un aspect pour le moins douteux. S'ensuivit une panique perceptible chez
tous les citoyens qui ont décidé de bouder cette eau au goût et à la couleur
bizarres, en se rabattant sur celle de sources ou sur l'eau minérale pour ceux
qui en ont les moyens évidemment. D'un goût ressemblant à du métal dissous et
une couleur jaune verdâtre, l'eau du robinet préoccupe tant les habitants de
tout Tiaret que l'association pour la défense et la promotion du consommateur
de la wilaya de Tiaret qui s'est emparée de «l'affaire». Dans une lettre
adressée sous le sceau de l'urgence au directeur de l'Algérienne des eaux (ADE)
de Tiaret, au wali de la wilaya, aux services de la santé et à la direction du
Commerce, le président de l'association pour la défense et la promotion du
consommateur, M. Henni Aek, tire la sonnette d'alarme sur le danger que
représente cette eau pour la santé du consommateur, mettant en exergue un cas
de maladie à transmission hydrique (MTH), recensé dans un quartier populaire de
la partie sud de la ville de Tiaret. Et pour parer à cette fâcheuse situation,
l'association du même nom exhorte les citoyens à (?) prendre toutes les
précautions nécessaires et autres mesures d'hygiène pour traiter cette eau
avant de la consommer». L'association pour la défense et la promotion du
consommateur recommande également une surveillance accrue du réseau public
d'alimentation en eau potable jusqu'à ce qu'une «solution soit trouvée à ce
problème qui donne bien des soucis aux citoyens, inquiets pour leur santé et
celle de leurs enfants. Et à propos d'enfants justement, des écoliers ont été
pris de malaise en consommant cette eau à l'intérieur d'un établissement
scolaire, implanté près du quartier de «Rahma».
Interrogé par «Le Quotidien
d'Oran» sur les raisons à l'origine du goût altéré et la couleur jaune-verdâtre
de l'eau du réseau public, le directeur de l'ADE a expliqué qu'il s'agit là
d'un phénomène dit de «threupisation» c'est-à-dire un manque d'oxygène dans
l'eau pompée du fond du barrage de Bekhedda, principal pourvoyeur de la ville
de Tiaret en eau potable. Selon le même responsable, le phénomène considéré
comme naturel «devrait se résorber dans les prochains jours, même si des
hydrauliciens au fait des arcanes du précieux liquide, s'accordent à parler
d'une pénurie de charbon actif, une substance filtrante importée de l'étranger
et placée au niveau des stations de pompage pour faire disparaître
l'arrière-goût et donne une couleur limpide à l'eau. Et puisqu'il s'agit
toujours d'eau, cette denrée alimentaire sans laquelle la vie devient
impossible, l'association pour la défense et la promotion du consommateur
interpelle le wali de la wilaya sur la fermeture depuis presque une année de la
source d'Aïn El Djenane, «les travaux de réhabilitation ayant trop duré» selon
de nombreux citoyens tiarétiens.