Le barrage de Beni-Bahdel, situé dans la daïra de Beni-Snous (40 km au
sud de Tlemcen) dont les ressources en eaux superficielles sont essentiellement
représentées par les apports de l'oued Tafna qui prend naissance au niveau de
Ghar Boumaâza (Sebdou), est menacé par les eaux usées non traitées et d'autres
déchets industriels jetés directement dans cet oued. Selon des agriculteurs de
la commune de Aïn Ghoraba, qui détiennent des parcelles de terres agricoles le
long de cet oued, la faune aquatique vivant dans les étangs et cours d'eau est
aujourd'hui perturbée par la dégradation de l'oued Tafna. «Dimanche dernier de
grandes quantités de poissons ont été découverts morts tout le long de l'oued
qui traverse nos vergers, nous diront ces fellahs émus et attristés par la
dégradation des eaux utilisées pour l'irrigation de leurs terres. La qualité
des eaux s'est fortement dégradée à cause d'une augmentation de la
concentration en matière organique mais également par la présence de métaux
lourds et produits toxiques provenant de la ville de Sebdou, préciseront-ils.
Il faut dire que les conditions climatiques particulières qui ont prévalu dans
la région, durant ces deux dernières décennies, ont contribué à accentuer le
processus de dégradation des eaux du réseau hydrographique. La sécheresse
persistante a réduit considérablement la capacité d'auto épuration de cet oued
qui alimente le barrage de Beni-Bahdel.
Par ailleurs, une délégation
composée des services de l'Hydraulique, de l'Agriculture et de la Pêche se rendra
aujourd'hui sur les lieux afin de mener une enquête sur les causes de cette
contamination qui menace non seulement les espèces aquatiques mais constitue
des risques pour la santé des consommateurs des eaux du barrage de Beni-Bahdel
dont le volume de retenue d'eau dépasse les 63 millions de m3.