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2.200 travailleurs chinois rentrent chez eux

par Mokhtaria Bensaâd

Départ massif des ouvriers chinois après la finalisation des travaux du tronçon Mostaganem-frontière ouest du méga projet de l'autoroute Est-Ouest. Jusqu'à présent 2.200 Chinois ont quitté définitivement le territoire national, tandis que 200 autres vont débarquer prochainement à Oran pour la réalisation de deux projets de logements. Cette wilaya, qui a vu en 2.000, l'arrivée de 7.000 ouvriers chinois ramenés par la société chinoise CITIC et 1.400 autres venus à Oran pour la réalisation du projet de l'EHU 1er Novembre, ne compte actuellement que 2.800 ouvriers asiatiques seulement, recrutés pour le projet de l'autoroute.

 Quant aux travailleurs chinois auxquels a été confié le projet de logement AADL, un responsable de la direction de l'emploi d'Oran affirme qu'ils ont été rapatriés chez eux, sitôt le programme finalisé. Dernier départ des ouvriers de la CITIC, 80 au total, s'est effectué la semaine dernière. Pour la direction de l'Emploi, si ces travailleurs étrangers quittent le pays en grand nombre, cela ne veut pas dire que le recours à la main-d'œuvre chinoise, à l'avenir, n'est plus possible. Il s'agit d'une procédure normale entamée chaque fois que le délai accordé pour la réalisation d'un projet vient à expirer. Comme le tronçon ouest de l'autoroute a été achevé, la présence des Chinois dans cette région n'a plus sa raison d'être. La particularité de ces travailleurs de la CITIC, par rapport aux autres travailleurs étrangers recrutés pour d'autres projets est la délivrance d'un seul permis de travail à partir d'Alger, même s'ils avaient à intervenir sur plusieurs wilayas de l'Ouest, à savoir: Oran, Mostaganem, Sidi Bel-Abbès, Mascara et Tlemcen. Généralement, tout étranger désirant activer en Algérie bénéficie d'un permis de travail délivré par la direction de l'Emploi de la wilaya dans laquelle il exerce mais exception a été faite, dans le cadre du méga projet de l'autoroute Est-Ouest, dans le seul but de faciliter la circulation de ces étrangers et éviter toute contrainte qui peut retarder l'avancement des travaux. Autre particularité pour ce méga projet est l'obligation stricte faite à l'entreprise chinoise de recruter des travailleurs algériens habitant dans les cinq wilayas où ont été implantés les différents chantiers.

Selon la réglementation en vigueur, toute société étrangère ou mixte qui s'installe en Algérie est sommée d'avoir un effectif composé de 60% d'Algériens et entre 30 et 40% d'étrangers. Pour avoir l'autorisation d'exercer dans notre pays, les employés de nationalités autres qu'algérienne, doivent impérativement avoir un visa de travail, tel que stipulé dans le décret 03/251 du 19 juillet 2003, entré en vigueur en 2004. Le visa touristique et le visa d'affaires ne sont plus des pièces valables pour travailler en Algérie.

 Le seul laisser-passer légal est le visa de travail qui doit être accompagné d'un permis de travail délivré par la direction de l'Emploi, selon la loi 81/10 du 11 juillet 81, relative aux conditions d'emploi des travailleurs étrangers et le décret 82/510 du 21 décembre 1982, fixant les modalités d'attribution du permis de travail. La seule nouveauté dans le cadre de l'emploi des travailleurs étrangers est la limite d'âge à 60 ans et l'interdiction de faire appel à des compétences si au niveau local elles sont disponibles. La venue des Chinois en Algérie et le recours à cette main-d'œuvre ont souvent été sujets à polémique pour les jeunes qui se sont senti lésés et marginalisés du fait que les chances d'avoir un emploi ont diminué avec la présence de ces étrangers. Mais pour la direction de l'Emploi, la priorité est toujours donnée aux Algériens dans une entreprise étrangère, mixte ou de droit algérien ou même nationale qui emploie des étrangers.

 C'est le secteur du BTPH qui comptait la masse ouvrière la plus importante, mais actuellement, c'est le secteur des Hydrocarbures dans la zone industrielle d'Arzew qui emploi le plus d'étrangers. Au total, ils ne sont que 7.000 travailleurs étrangers qui activent encore à Oran. Au mois de septembre, il y a eu les départs de 1.000 travailleurs turcs qui avaient finalisé un projet de logements.