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Enquête à l'état civil

par A. El Abci

A chaque rentrée sociale, scolaire, universitaire, etc., les services de l'état civil font parler d'eux, et pas toujours en bien. Les critiques des citoyens usagers fusent de partout, et des prises de bec avec les préposés aux guichets ne manquent pas. Parfois même cela se termine par des accrochages physiques, soit entre citoyens qui «font» la chaîne, soit entre un citoyen et un préposé, tant la tension est grande.

Aussi et à l'effet d'une évaluation de la situation, la plus exhaustive possible, et en vue d'une tentative d'améliorer les relations avec les administrés, le président de l'APC de Constantine a chargé l'équipe de l'audiovisuel de la municipalité de se déplacer auxdits services, aux fins d'enregistrer par le son et par l'image les doléances des citoyens et les réponses des responsables des services de l'état civil, qui, faut-il le souligner, sont le plus souvent submergés de monde. C'est ce que nous confirme un des animateurs de l'équipe de l'audiovisuel, qui a procédé à des prises de vue documentaires, «qui sont assez saisissantes dans ce sens», confie-t-il. Il s'agit de citoyens mécontents des prestations qui leur sont offertes, souvent en colère, dont la plupart viennent pour retirer le fameux extrait de naissance S 12, document nécessaire pour l'établissement des passeports biométriques. Mais aussi d'autres victimes d'erreurs de transcription de noms, de prénoms, de date de naissance ou carrément de sexe, dans les documents officiels délivrés par l'état civil.

«C'est inimaginable, on m'a donné des papiers qui ne sont pas les miens, il y a erreur dans le nom et dans le prénom», crie un homme d'un certain âge. Des cas d'erreurs de ce genre sont encore légion, causant à chaque fois des préjudices aux citoyens qui se trouvent malgré eux contraints d'entamer de fastidieuses procédures auprès des tribunaux, longues et compliquées, pour rectifier par voie de justice des erreurs commises par d'autres.

Cependant, et concernant particulièrement ces jours-ci, c'est carrément la cohue. Rentrées scolaire et universitaire obligent en effet, des parents d'élèves des écoles et lycées, de centres de formation sont là, accompagnés ou non de leurs enfants, se mêlant à des étudiants, etc., tous venus pour des extraits de naissance. Mais comme c'est également la rentrée sociale et donc des recrutements, des stages, l'affluence est à son comble. Selon la direction des services de l'état civil, pas moins de 4.000 extraits de naissance originaux et 350 extraits de naissance S 12 sont délivrés chaque jour. Il s'agit là selon eux de records même à l'échelle nationale. La raison, toujours d'après eux, est que les archives de beaucoup de populations des 12 communes de la wilaya sont à délivrer par l'état civil de la Constantine, car la plupart des habitants de celles-ci sont natifs de Constantine.

A l'issue de cette enquête, des propositions seront faites de sorte à ce que les établissements scolaires ne demandent plus les mêmes extraits de naissance pour chaque année, une photocopie de la carte nationale d'identité doit normalement faire foi et suffire. Par contre, en ce qui concerne les autres motifs, «il faut réfléchir et dégager des solutions?».