|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le second sommet du groupe des cinq pays des rives nord et sud de
la Méditerranée (5+5) s'est tenu mercredi dernier à Tripoli en Libye avec à
l'ordre du jour des «questions d'intérêt commun», selon la présidence du sommet
assurée par la Libye. Mais, plus concrètement, le menu de ce sommet, qui s'est
déroulé sans la présence de chefs d'Etat des pays membres, à l'exception du
guide de la révolution libyenne, a été sans conteste la lutte contre
l'immigration clandestine, les questions de sécurité et de lutte contre le
terrorisme. Les cinq pays de la rive nord (France, Espagne, Italie, Malte et le
Portugal) ont depuis plusieurs années axé leurs préoccupations au sein de ce
conclave informel sur les questions de lutte contre l'immigration clandestine,
le terrorisme et la sécurité. A Tripoli, la délégation algérienne était
conduite par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Ce sommet de quelques heures,
qui s'est tenu à huis clos, s'est penché «sur plusieurs questions, notamment la
pollution dans la Méditerranée et l'immigration clandestine», a indiqué le chef
de la diplomatie libyenne M. Moussa Koussa, selon lequel le groupe des 5+5
pourrait prochainement accueillir deux nouveaux membres, l'Egypte et la Grèce.
En outre, le sommet, de concertation, a permis aux participants «de discuter de
questions d'intérêt commun», selon le diplomate libyen.
M.Koussa a également ajouté que les pays membres du groupe ont convenu de développer davantage ce cadre de concertation et de mettre en place des mécanismes de coopération à même de servir les intérêts des peuples des pays membres. Par ailleurs, et à l'issue de ce sommet, les ministres des Affaires étrangères italien et libyen Franco Frattini et Moussa Koussa ont déclaré que tous les pays étaient d'accord avec l'idée de l'élargissement du forum vers un «6+6», c'est-à-dire intégrer l'Egypte pour la rive sud et la Grèce pour la rive Nord. Mais les avis restent partagés, et aucune décision n'a été prise, certains pays membres ayant estimé que l'intégration de l'Egypte équivaudrait à faire entrer le conflit du Proche-Orient au sein du forum dédié aux problèmes de la Méditerranée. En outre, la Libye a proposé que lors du prochain somment prévu en 2011 à Malte, les10 Etats se prononcent sur l'élargissement à ces deux pays, sur un secrétariat permanent, sur de nouvelles mesures de préservation de l'environnement en Méditerranée, sur la proposition libyenne visant à limiter l'immigration illégale et sur une périodicité du sommet. Selon des observateurs, le cadre de concertation de ce groupe est beaucoup plus axé sur la gestion du phénomène migratoire de la rive sud vers le nord, et la lutte contre les réseaux maffieux et terroristes que sur les questions de développement social et économique. Il est un fait établi que l'Espagne, la France et l'Italie veulent presser davantage les pays maghrébins pour qu'ils luttent à leur niveau contre le phénomène de l'immigration clandestine. Immigration clandestine : Nord contre Sud Depuis 2006, les pays du Maghreb arabe ont durci leur dispositif de lutte contre le phénomène migratoire, avec une pénalisation progressive de ce délit. En moyenne, entre 1.000 et 5.000 immigrants clandestins traversent la Méditerranée chaque année pour passer en Italie à partir des côtes tunisiennes, algériennes et libyennes, et vers l'Espagne à partir du Maroc et des côtes algériennes. D'autre part, les cinq pays de la rive nord ont mis également un autre mécanisme de lutte contre l'immigration clandestine dans le cadre d'accords d'association conclus avec l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, sous la forme d'un volet de négociations sur la libre circulation des personnes, avec comme toile de fond les accords de Schengen. Mais, depuis quelques années, les réunions de ce groupe ne donnent plus de résultats concrets alors que le projet d'Union de la Méditerranée, même s'il reste à l'état de projet, devrait faire disparaître les principes qui avaient prévalu à sa création. |
|