Paris a
finalement adopté une position plus conforme à ce qu'avait espéré depuis deux
ans l'Algérie dans l'affaire du diplomate Mohamed Ziane Hasseni, accusé par la
justice française dans l'affaire de l'assassinat du militant du FFS, l'avocat
algérien Ali Mecili. Le diplomate algérien, en fait chef du protocole au
ministère des Affaires étrangères, avait été arrêté en août 2008 à sa descente
d'avion à l'aéroport de Marseille et inculpé en vertu d'un mandat d'arrêt
international. Mardi, la justice française abandonnait toute poursuite
judiciaire contre le diplomate algérien, après deux années de procédures
judiciaires. Au lendemain de la décision du non-lieu dans cette affaire, Paris
réagit positivement. «L'abandon par la justice française des poursuites contre
un diplomate algérien, un temps soupçonné d'avoir été impliqué dans
l'assassinat de l'opposant Ali Mecili à Paris en 1987, est un développement
positif», estime le ministère français des Affaires étrangères. «Le prononcé de
cette décision de la Cour d'appel de Paris apporte un développement positif
pour nos relations bilatérales dont notre volonté est bien d'en poursuivre
l'approfondissement et le développement», a déclaré le porte-parole du
ministère Bernard Valero. Pour rappel, la Cour d'appel de Paris avait prononcé
mardi un non-lieu au diplomate algérien, selon son avocat Me Jean-Louis
Pelletier. La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris avait été saisie
d'une demande de non-lieu du diplomate dans cette affaire, qui a encore
envenimé un climat délétère entre Alger et Paris, dont la mauvaise passe des
relations bilatérales n'avait pas besoin d'un tel incident politique entre les
deux pays. L'arrestation de M. Hasseni, d'une manière peu protocolaire, avait
en réalité rallumé cette vieille rancœur qui perdure entre les deux pays, la
droite française, sous le règne de Sarkozy, n'ayant pas fait l'effort
d'améliorer cette situation, du moins apaiser les tensions. Suffisant pour
rallumer toutes les colères contre un pays qui ne fait pas assez, du point de
vue d'Alger, pour effacer sa mauvaise réputation d'Etat faisant l'apologie du
colonialisme, surtout sous l'actuel mandat de Nicolas Sarkozy. Paris avait-il besoin
d'en rajouter dans ses relations tumultueuses avec l'Algérie ? Toujours est-il
que l'affaire Hasseni sentait le roussi. La justice française, qui se prévalait
de la séparation des pouvoirs et refusait toute intervention politique pour
dénouer cette malheureuse affaire, avait voulu aller jusqu'au bout, malgré les
protestations du diplomate algérien et celles officielles de l'Algérie.
A Alger, beaucoup
voyaient dans la direction dans laquelle cette affaire était menée un signe que
Paris n'arrivait pas à se dépêtrer de ses mauvais travers, notamment dans ses
relations avec l'Algérie. Et puis, après des protestations officielles de
l'Algérie, l'affaire prend une tournure plus positive, comme un signal que
Paris est prêt à tourner la page d'une période de tension. «La chambre de
l'instruction a accordé un non-lieu à M. Hasseni, il n'est plus concerné par
cette affaire», a déclaré Me Pelletier. Dans sa réaction sur cet épilogue
«heureux» de l'affaire Hasseni, le ministère français des Affaires étrangères a
également ajouté que Paris attend que «toute la lumière soit faite (...) afin
que ce crime ne reste pas impuni».