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Défini et se
définissant comme un journaliste indépendant et écrivain, Michel Collon ose
s'attaquer aux mensonges médiatiques et à la manipulation de l'Histoire et de
la Géographie à des fins d'intérêts.
Sa dernière déconstruction concerne une grosse machine, Israël, dont l'image dans l'opinion publique occidentale a été savamment travaillée, alors qu'elle cache les mensonges d'une occupation coloniale claire. Enumérés dans « Israël parlons-en » son ouvrage paru en 2010, les arguments et analyses de Collon s'appuient sur un réalisme politique qui dérange la croyance en une légende fausse que n'ont pas su exploiter les pays arabes. L'auteur parle d'une « propagande israélienne relayée par les médias » et qui consiste à faire admettre le bien-fondé de la création d'Israël et de tout ce qui lui a valu soutien et sympathie d'un Occident coupable de guerre et de génocide. Un Etat pour les juifs ? Selon lui, l'idée d'un Etat pour les juifs compensant les affres de la Deuxième Guerre mondiale est fausse, si l'on se réfère au projet sioniste qui date quant à lui du congrès de Bâle en 1897 déjà. La question de la colonisation de la Palestine y était à l'ordre du jour et à la recherche de puissances pour la mettre à exécution. Les faveurs de l'Empire britannique étaient déjà acquises dans un contexte favorable à toute forme de colonisation, d'autant que cette occupation devait permettre le contrôle de l'Egypte et de la route des Indes via le Canal de Suez. En plus un Etat sous contrôle britannique devait séparer ce qu'il convient d'appeler la Nation arabe entre Est et Ouest, deux entités de frères souvent ennemis. Un droit au retour ? Le deuxième mensonge évoqué par le journaliste belge se comprend à travers l'idée d'un retour vers une « terre promise » dont les occupants auraient été chassés par les Romains en?70 après J-C. L'entretien accordé à Collon par le Pr Shlomo Sand, spécialiste israélien de l'histoire contemporaine et auteur de « Comment le peuple juif fut inventé », confirme clairement qu'il s'agit là d'un montage et qu'il n'y a jamais eu d'exode pour justifier un quelconque retour. Shlomo va jusqu'à affirmer après maintes recherches que les véritables descendants des Hébreux sont les habitants de la Palestine à la veille de l'occupation. Une partie s'est convertie à l'Islam, l'autre partie est resté juive ou chrétienne. Les autres habitants d'Israël sont des populations des pays de l'Est et des Maghrébins qui se seraient convertis à différents moments de l'Histoire au Judaïsme. L'idée de retour est en fait une production médiatique où les écrits restent tout justes bons à alimenter une occupation illégale. Où est alors le peuple juif avec des langues différentes, des provenances différentes, des pratiques tout aussi différentes et seulement une religion pour point commun. Peut-on parler de peuple à partir d'une religion ? La Palestine, une terre sans peuple ? Selon Collon, comment expliquer qu'en l'absence d'un peuple il y ait eu un océan de blé selon des témoignages crédibles et que des révoltes aient eu lieu pour résister à l'occupation dès les années 20 ? Comment expliquer les exportations y compris vers la France de produits agricoles si ce n'est par des activités humaines. Lorsque la formule « une terre sans peuple pour un peuple sans terre » argumentait la mainmise britannique, puis sioniste sur le territoire et les richesses du peuple palestinien le projet sioniste était à son apogée. Les Palestiniens exilés volontaires ? Selon les historiens israéliens interviewés dans le livre de Collon Michel, la répression féroce et la dépossession qui ont suivi la Neqba se trouvent à l'origine de l'expulsion hors de Palestine de milliers de familles comme preuve de l'inexistence d'un peuple. Israël, une démocratie ? Contrairement à un Etat de droit le territoire israélien n'est pas délimité constitutionnellement, ce qui laisse croire en une volonté délibérée d'expansion permanente. L'exclusion de tout ce qui n'est pas juif de la constitution est un signe de racisme manifeste qui s'argumente par la nécessité de se protéger éternellement contre tout phénomène démographique qui mettrait les juifs en difficulté. Jusqu'à quand ? D'ailleurs qu'est-ce qu'une démocratie basée sur la dépossession des terres ? L'amitié avec les USA ? Les USA, c'est connu, construisent toutes leurs relations sur les intérêts et comme la région regorge de pétrole, il n'est point difficile de comprendre pourquoi le soutien à Israël se matérialise par une aide de 3 milliards de dollars d'aide militaire en armements par an du seul Etat américain sans compter l'Europe et la diaspora. Le prétexte ? Protéger la démocratie au Moyen-Orient et la légitime défense qui s'étend de nos jours jusqu'aux eaux internationales. La protection des dictatures arabes se fait quant à elle en contrepartie de juteux contrats économiques et d'installation de bases militaires. Le cas de l'Irak a bien démontré ce qu'une démocratie à l'américaine veut dire si l'on considère qu'à travers Saddam c'est une menace pour Israël en moins dans la région qui était visée. Reste l'Iran et les stratégies de son alignement contenues dans les rapports de la CIA en cas de menaces sérieuses de disparition de l'Etat hébreu. L'amitié avec l'Europe ? Jouant aux demoiselles choquées et neutres, en vérité l'Europe sous le couvert de la revendication de « deux Etats vivant côte à côte » prend franchement partie du côté américain en miroitant la 28ème place dans l'UE aux Israéliens. Jeu d'échecs où les pions sacrifiés sont les Arabes et les fous leurs gouvernants. La collaboration de Dassault avec l'industrie de guerre israélienne est une réalité chiffrable sous l'œil vigilant de l'équipe sarkozienne. La France joue le rôle le plus important dans la construction de cette trame. Les bombardements du Liban ou de la bande de Ghaza trouvent toujours justification en Europe officielle contre une opinion de plus en plus éveillée qui n'a que la rue pour dire son désaccord. Pour le moment. En conclusion Ce que révèle brillamment Michel Collon au terme d'enquêtes dans la pure tradition journalistique et à l'appui d'entretien avec des personnalités respectables, dans le milieu intellectuel y compris en Israël, constitue un éclairage nouveau sur une situation connue mais mal traduite auparavant. Les signes d'essoufflement d'un Etat préfabriqué construit sur des mensonges sont apparents. Un courant d'idées s'installe à présent confortablement dans cette option de disparition tôt ou tard d'Israël, ce qui laisse les sphères de la prospective politique, et particulièrement celles en charge de la sécurité, intégrer ce scénario dans leurs stratégies. Que font les pays arabes et leurs moukhabarate ? Museler les espaces de liberté et laisser la crédibilité des analyses nous parvenir jusqu'à nos bouches. |
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