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Fournitures scolaires: Gare aux produits toxiques !

par Djamel B.

Jouets, solvants, agents nettoyants, articles en matière plastique, emballage?, autant de produits importés ou fabriqués localement qui inondent le marché et qui présentent un réel danger pour la santé de leurs utilisateurs.

Souvent mal informé, le consommateur ignore totalement les matériaux composant ces produits et encore moins la nature et la teneur des produits chimiques qui entrent dans leur fabrication. Irritations, allergies, et, plus grave encore, certains produits peuvent être à l'origine de certains cancers. A maintes reprises, des professionnels de la santé, des enseignants et des parents d'élèves avaient dénoncé la qualité douteuse de certains produits, entre autres les fournitures scolaires.

A deux semaines de la rentrée, M'dina Jdida reprend ses airs de pré-rentrée scolaire avec la réapparition de dizaines de charrettes pleines à craquer de fournitures scolaires, côtoyant les marchands d'articles pour l'Aïd El-Fitr. L'aspect attractif des produits et les prix concurrentiels séduisent de plus en plus les parents, plus attirés par les prix que par la qualité et la composante des produits proposés. Les interminables files de charrettes et d'étals de fortune installées au niveau de toutes les artères de M'dina Jdida et aux environs immédiats de Dar El-Hayat, qui proposent tout l'arsenal nécessaire à la rentrée scolaire, ont été prises d'assaut bien avant le début du ramadhan par les parents en quête du produit le moins cher, ignorant le plus souvent les retombées que peuvent engendrer de tels produits sur la santé de leur progéniture. Des stylos à 10 DA, des trousses à 100 DA, des taille-crayons à 10 et 20 DA, des boîtes de crayons de couleur à 50 et 60 DA, des sacs à dos à 400 et 500 DA, de la pâte à modeler à 10 et 20 DA? Des produits ne portant généralement aucune notice sur leur provenance ni sur leur composante et moins encore le nom du fabriquant ou de l'importateur.

Outre les prix, c'est surtout la présentation de ces produits qui attire le plus les enfants. Des taille-crayons en forme de voiture ou de ballon, des gommes à l'aspect d'un dé, d'un lapin ou d'un nounours, des trousses et cartables portant des dessins des héros TV favoris des enfants?, les fabricants ont su trouver l'astuce pour attirer les enfants. Bien entendu, l'absence de tout indice identifiant la provenance de ces produits n'est pas faite pour faciliter la tâche à d'éventuelles victimes qui voudraient déposer plainte en cas de désagréments causés par ces produits. Pour bon nombre de revendeurs que nous avons approchés, la majeure partie de ces produits est importée de Chine, à l'instar de dizaines d'autres produits qui inondent le marché. Ces produits disponibles en grandes quantités ne coûtent pas cher en gros et s'écoulent facilement. «Les clients, pour la plupart des femmes au foyer, sont contraintes de se plier aux exigences de leurs enfants souvent attirés par les formes et les couleur des stylos, gommes, entre autres, et par les images sur les couvertures des cahiers», assure un revendeur, qui affirme qu'il s'agit d'un créneau porteur.

Hormis les «descentes» régulières et les saisies opérées par les services de police, ces revendeurs ne semblent pas être inquiétés outre mesure. «De plus en plus d'ambulants ont opté pour ces produits très prisés par la clientèle à chaque rentrée scolaire», affirme un ambulant. De leur côté, les libraires ne cessent d'interpeller les services concernés sur ce phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. «Tout produit incontrôlé vendu sur le marché parallèle peut avoir des effets néfastes sur la santé», souligne un libraire, qui ajoute que cette concurrence illégale se répercute négativement sur leur chiffre d'affaires de plus en plus en baisse. «Tous les libraires attendent la rentrée scolaire pour souffler un peu. Malheureusement, face à cette concurrence déloyale, beaucoup d'entre nous ont préféré changer de créneau», assure le même libraire, qui précise que bien souvent les fournitures proposées par les ambulants sont incontrôlées. Pour parer à cette situation, les services concernés par le contrôle procèdent régulièrement à des saisies et à des analyses pour interdire tout produit suspect. Cela n'a pas découragé outre mesure de nombreux ambulants indélicats qui occupent la grande majorité des artères de M'dina Jdida.

Conscients de «la menace» omniprésente qui pèse sur la santé du consommateur, les pouvoirs publics ont pris, l'année dernière, un arrêté interministériel. Le ministre de la Santé et son homologue du Commerce avaient signé conjointement l'arrêté interministériel du 31 décembre 2008. L'arrêté en question, qui a été publié sur le Journal officiel, modifie l'arrêté interministériel du 28 décembre 1997. L'arrêté fixe la liste des produits de consommation présentant un caractère de toxicité ou un risque particulier, ainsi que les listes de substances chimiques dont l'utilisation est interdite ou réglementée pour la fabrication desdits produits.

D'autres produits destinés à l'éducation et à la récréation des enfants, à l'image des peintures pour enfants ou les pâtes à modeler, les jouets, les instruments graphiques, les matériaux colorés, les textiles teints? et les articles de puériculture (sucettes, landaus, voitures transformables, chaises pour enfants, biberons, entre autres, sont aussi considérés comme produits pouvant présenter un caractère de toxicité.