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Dans son «Panorama des Risques-Pays» mis
en ligne en juillet dernier, la Compagnie française d'assurance-crédit à
l'exportation (Coface), a placé l'Algérie sous surveillance négative en raison
de la dégradation de l'environnement des affaires.
Cette dégradation est imputée aux dispositions visant à limiter les importations et les sorties de capitaux. Ces mesures pénalisent les opérateurs, en renchérissant et en retardant leurs approvisionnements. Les mesures «protectionnistes» engagées par la LFC de juillet 2009 en direction des investissements étrangers rendent le pays de moins en moins attractif «alors que l'économie en a le plus grand besoin pour créer des emplois et de la croissance». Selon la Coface, la crise mondiale a affecté l'économie algérienne via ses échanges commerciaux, la demande d'hydrocarbure s'est contractée et s'est combinée à un recul des prix du baril, à partir du second semestre 2008. La croissance en 2009, a été négativement influencée par le recul de la production d'hydrocarbures qui a dû s'ajuster à la demande extérieure et aux quotas décidés par l'OPEP. Hors pétrole en revanche, l'activité a été robuste, notamment dans la construction et les travaux publics soutenus par une politique contrecyclique. En dépit du recul des recettes pétrolières, les excédents mis en réserves au cours des années précédentes dans le Fonds de Régulation des Recettes (FRR), ont permis de poursuivre un important programme d'investissements infrastructurels et dans l'habitat. Les remarquables performances du secteur agricole, céréalier notamment, ont également contribué à la croissance. En revanche les mesures prises pour limiter les importations ont pesé sur l'activité du secteur privé et sur l'emploi, et l'interdiction des crédits à la consommation, a contraint les dépenses des ménages. En 2010, la reprise est portée par le rebond de la production d'hydrocarbure qui s'ajuste à une demande extérieure en hausse progressive. Elle pourrait cependant souffrir d'une demande européenne de gaz, plus faible que prévue. Hors hydrocarbures, l'activité stimulée par les dépenses publiques devrait continuer de progresser à un rythme satisfaisant. Une situation financière solide La chute des revenus pétroliers et la politique d'investissements publics ont généré un déficit public en 2009 qui devrait perdurer en 2010, en dépit de la remontée des cours du baril. Pour la Coface, rien d?inquiétant cependant, «à moins d'un effondrement durable des cours, les réserves du FRR sont suffisantes pour financer ces déficits». La Coface constate le très faible endettement public, ce qui confère certaines marges de manœuvre. Malgré la diminution des exportations, la situation financière extérieure reste solide. Une politique active de désendettement extérieur, par l'interdiction faite aux entreprises d'emprunter à l'étranger et par le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée, a ramené les ratios à des niveaux très faibles. «Au plan des politiques économiques, on assiste à un renforcement de mesures de protectionnisme à l'encontre des investissements étrangers et des importations qui est peu favorable, à court terme, à l'environnement des affaires et, à plus long terme, au développement de l'économie», relève la Coface. La fiche de risque Algérie diffusée par la Coface renvoie l'image d'un pays confortablement adossé à la rente pétrolière dont il est trop largement dépendant. L'appréciation générale reste positive en dépit de sérieux bémols sur un climat des affaires défavorablement influencé par la réorientation de politique économique amorcée en 2009. |
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