Cette année, à
une quinzaine de jours de la rentrée scolaire, le marché des fournitures
scolaires semble calme et les prix, selon les détaillants, n'ont enregistré
aucune augmentation. Cet évènement annuel majeur qui pèse lourd dans le budget
familial est relégué cette année, au second plan en raison du calendrier qui
met en avant Aid El Fitr d'abord, suivi trois jours plus tard de la rentrée des
classes. En fait, une aubaine pour les familles qui n'auront pas à acheter à
deux reprises les habits qui ne coûteront pas beaucoup cette année étant donné
qu'il suffit d'habits très légers de saison. Mais, pour les commerçants
spécialisés dans l'article scolaire, notamment les grossistes, c'est le boom car
les bonnes affaires se négocient avant, notamment pour les articles beaux,
attirants et pas chers. Il y a aussi les produits de très bonne qualité pour
les plus exigeants, nous explique un spécialiste. Cette année, la nouveauté
réside dans le fait que les produits européens sont absents en raison de la
crise financière qui a ébranlé l'économie des pays du vieux continent et les
coûts imposés ne peuvent plus convenir au marché national qui restera donc
dominé par le produit asiatique, chinois en l'occurrence et une infime part de
marché pour les producteurs nationaux.
Concernant le
manuel scolaire dont les prix restent officiellement identiques à ceux de 2009,
le même constat revient avec, en dépit de l'abondance, la persistance du marché
informel. Sachant pertinemment que la culture de l'échange entre camarades
n'est pas encore bien introduite, ce sont surtout des parents qui juste après
la fin de l'année et le passage de leurs enfants, s'empressent de liquider ces
lots de livres acquis chèrement au début de l'année. Or et au vu des assurances
données par les établissements chargés de la distribution du livre scolaire sur
la disponibilité de ce support pédagogique, il est à s'interroger pourquoi ce
marché informel existe encore, alors qu'il est né dans des conditions de
pénurie vécues dans les années 90. Mais les parents sont restés conditionnés
par cette rareté et, chaque année, ils veulent prendre leurs devants pour mieux
assurer un bon début scolaire à leurs enfants. Depuis quelques années, l'office
régional chargé de la distribution du livre scolaire a approvisionné les
établissements à la fin de l'année et selon les besoins exprimés par chaque
chef d'établissement et se poursuit tout le long des vacances scolaires pour
achever l'opération durant les premiers jours de la rentrée scolaire. Quand aux
livres neufs de la dernière édition retrouvés sur le marché, les vendeurs
restent réservés et ne veulent pas divulguer leurs sources. Toutefois, une
seule explication est possible : mis à part l'office ou les établissements, ces
livres ne sont pas commercialisés et même les quelques libraires qui ont passé
des conventions pour la vente de ces livres n'ont aucun intérêt à les écouler
en gros, car généralement, ils peuvent être repris lors du prochain exercice et
les manuels dont le contenu a changé, sont repris par l'office conformément aux
clauses de l'accord. Pour ce qui est des autres articles scolaires, cette année
les tabliers de couleurs rose et bleue sont disponibles et en quantité dans les
magasins comme dans les marchés informels, mais à des prix jugés élevés à
savoir entre 400 et 500 DA. Pour les autres articles, rien n'a changé, aussi
bien pour la qualité que pour les prix, mis à part les sacs à dos, les
protège-cahiers qui ont été mis au goût du jour avec des photos d'idoles du
dernier mondial sud africain.