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Décès de Ghania Cherif, journaliste à la radio chaîne 3

par Ghania Oukazi

C'est avec une profonde tristesse que nous avons appris hier, tôt le matin, le décès de notre amie et consoeur Ghania Cherif. Jeudi dernier, tard dans la soirée, notre ami Mourad Aït Ouarab (MAO) a lancé un appel à tous ceux qui la connaissent pour lui donner un peu de leur sang parce que, a-t-il écrit, « notre amie et consoeur Ghania Cherif a rechuté». Il y avait déjà quelques jours que Ghania avait rechuté de la terrible maladie qui l'avait terrassée en 2004. C'était l'année où ce corps qui respirait le dynamisme et le courage a été secoué par une méchante leucémie. «Quand on me l'a annoncé, j'ai éclaté en sanglots, je marchais en pleurant », m'avait-elle dit quelques jours après son examen médical. Elle devait donc s'arrêter de travailler pour s'occuper de son état de santé. A l'époque, en plus de ses couvertures de l'actualité politique notamment, elle animait l'émission «L'invité de la rédaction » sur les ondes de la radio chaîne3. Ghania n'a pas passé son temps ni à pleurer ni à se plaindre. Elle s'est battue courageusement contre la maladie. Elle a passé un long séjour à l'hôpital Mustapha d'Alger et avait bénéficié plus tard, d'une prise en charge à l'étranger. Mais, dès son arrivée en France, elle avait décidé de retourner en Algérie. «Parce que les médecins là-bas m'ont dit qu'on va te faire exactement ce qu'on t'a fait en Algérie, alors j'ai préféré rentrer pour être à côté de ma famille et de mes amis », m'avait-elle confié. Elle était revenue pour tout de suite après se faire opérer. Elle s'en était sortie avec plus de courage, de dynamisme et d'ambition. Six années sont passées depuis que Ghania a subi une greffe de la moelle. Plus battante que jamais. On aimait bien se retrouver pour couvrir l'actualité politique.  Ghania animait en parallèle, jusqu'avant les congés de cet été, deux émissions: «En direct du parlement » et «En toute franchise» héritée de notre ami Mohand Saou, décédé lui aussi en avril dernier à la suite d'une longue maladie.

«Je suis entre les mains de Dieu », m'a-t-elle dit avec une voix qui semblait sortir du fond d'un puits lorsque je l'ai appelée jeudi matin après la réception du triste SMS. «Avec l'aide de Dieu, tu t'en sortiras cette fois aussi », lui avais-je répondu. Vendredi dernier, c'était la dernière fois où je l'ai eue au téléphone. «Slt mon amie, sois la battante que tu a toujours été. Je pense beaucoup à toi. Je t'embrasse bien fort. » C'était le SMS que je lui ai envoyé lundi dans la journée. Ghania était entre la vie et la mort. C'est cette dernière qui a le dernier mot et l'a emportée hier à l'aube. Elle avait 43 ans. Elle est partie à la fleur de l'age, laissant derrière elle sa petite Narimène et son mari Mahmoud qui ne savait pas hier comment annoncer à sa fille la mort de sa maman.

Moi non plus, je n'ai pas de mot pour décrire la douleur de ta disparition?

Salut mon amie.