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La concrétisation du programme ferroviaire retenu pour la période
2010-2014 est classée par Bouteflika comme «point de départ d'un redéploiement
spatial des activités économiques, sociales et industrielles ».
P ar ce propos qu'il a exprimé à l'issue de son audition, dimanche dernier, du ministre des Transports, le chef de l'Etat apporte une autre pièce au puzzle qu'il semble vouloir mettre au point pour pouvoir «régionaliser» le pays conformément au schéma tracé par la fameuse commission de réforme des structures et des missions de l'Etat, que lui-même avait installée dès le début des années 2000. La régionalisation des territoires entendue dans ce cas devra reposer essentiellement sur les potentiels économiques, sociaux, humains et culturels des régions identifiées, en vue de leur consacrer une décentralisation efficiente. Bouteflika en a d'ailleurs parlé la semaine dernière, lorsqu'il avait instruit le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales et le gouvernement dans son ensemble «de diligenter les avant-projets des codes de la commune et de la wilaya» et aussi de «préparer une véritable réforme de la fiscalité locale» qui, a-t-il dit, «affirmera la pleine signification de la démocratie et de la décentralisation au niveau local». Il accorde donc dans cette même vision «une place prépondérante et déterminante au secteur des transports dans la configuration du schéma national d'aménagement du territoire et sa capacité à générer le développement économique et industriel dans les zones qu'il dessert». Ainsi, il le considère comme étant «le point de départ d'un reploiement spatial des activités économiques, sociales et industrielles» et le voit aussi «favoriser une occupation plus rationnelle et judicieuse des espaces et un développement harmonieux du territoire ». Les promesses de Tou Bouteflika a instruit le ministre de «doter nos collectivités locales d'un service de transport public de voyageurs moderne et performant». Le président de la République demande au gouvernement de «rappeler les titulaires d'autorisation de transport de voyageurs à leurs obligations vis-à-vis des usagers et les soumettre à des cahiers des charges qui fixent autant leurs droits que leurs obligations, de sorte à mettre un terme aux abus constatés notamment en matière de sécurité des passagers». Le ministre des Transports a fait état, dans son rapport au Président, «d'une amélioration progressive de la qualité des prestations offertes aux usagers», perceptible, a-t-il dit «à travers l'amélioration du temps de parcours, la régularité, la disponibilité de sièges et le confort ». C'est ce qui est assuré, selon lui, par les 17 autorails desservant les liaisons aller-retour d'est en ouest du pays et les trains électrifiés (64 automotrices) desservant la banlieue d'Alger. Amar Tou promet que la réalisation du programme quinquennal 2010-2014 permettra de porter le réseau national des voies ferrées de 3.500 km en 2010 à 10.500 en 2014. C'est ce qui assurera, a-t-il écrit dans son rapport, «une densification conséquente du réseau ferroviaire, au nord, au sud et dans les hauts-plateaux». Le chef de l'Etat l'instruira, en outre, «d'accélérer l'achèvement des grands chantiers concernant les transports publics dans la capitale et les autres agglomérations du pays». Il s'agit à l'évidence du métro d'Alger et aussi des projets de tramways prévus pour plusieurs wilayas. «Toutes les stations sont achevées et l'ensemble des équipements opérationnels et la totalité des rames de voiture réceptionnées, les essais dynamiques sont en cours», a fait savoir le ministre au Président à propos du métro. Essais dans lesquels, lui a-t-il dit, «s'implique progressivement l'opérateur titulaire de la concession d'exploitation du métro, après avoir formé les formateurs à la conduite des rames et engagé des ingénieurs algériens en prévision de la création d'environ 500 postes d'emploi». 2.816 milliards de dinars pour les transports Pour ce qui est des tramways, Tou rappellera que les travaux sont engagés sur l'ensemble du tracé allant du boulevard des Fusillés à Dergana. Il assure qu'«une partie de la 1ère ligne sera livrée au plus tard début 2011». L'étude de faisabilité des extensions prévues entre la station des Fusillés et Bir Mourad Raïs et Bir Mourad Raïs-Chevalley-Cheraga, est, selon lui, en cours. Oran a elle aussi engagé les travaux de son tramway devant relier Es-Sénia à Sidi Marouf. «La 1ère rame sera livrée en décembre 2010», promet le ministre. Constantine poursuit les travaux pour réaliser la ligne de tramway la reliant à Zouaghi-Ben Abdelmalek. Le ministre a affirmé au Président que les 6 projets de tramway concernant Sétif, Annaba, Sidi-Bel-Abbès, Batna, Ouargla et Mostaganem «sont en cours d'études à des degrés divers». Il a rappelé qu'un accord-cadre a été finalisé en juin dernier avec un partenaire étranger pour la réalisation d'une unité d'assemblage de tramways. Pour ce qui est des téléphériques, Tou évoquera celui du Palais de la culture à Alger, qui a été réceptionné en février 2010, celui d'Oued Koriche-Bouzaréah «en cours de réalisation» et celui d'Oran «remis en service, en attendant l'aboutissement de l'opération de sa rénovation et de sa modernisation». Ceci en attendant aussi qu'un nouveau soit construit à Constantine - qui en attend deux -, Béjaia, Jijel, El-Tarf, Médéa et Béni-Saf. Le ministre indique par ailleurs qu'un système intégré de contrôle de la sécurité maritime et d'échange de données informatisées est en cours de lancement. 7 nouvelles aérogares sont en cours de réalisation à Annaba, Constantine, Biskra, In Guezzam, El-Menéa, Oran et Bordj Badji Mokhtar. Tou notera que l'acquisition de 11 aéronefs par Air Algérie «est échelonnée». Tassili Airlines réceptionnera elle, selon lui, 4 aéronefs au 1er trimestre 2011. Le secteur prévoit la réalisation d'un laboratoire de recherche en ingénierie de nuisance des transports. Béjaia ouvrira en septembre prochain les portes de son école de formation maritime. Mostaganem aura la sienne au courant de 2012. Pour rappel, sur les 21.214 milliards de dinars qu'il a alloués pour la réalisation de son plan quinquennal, le chef de l'Etat en a réservé 2.816 milliards au secteur des transports. |
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