|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Icosium, Alger
d'aujourd'hui, constituait un important comptoir commercial rayonnant, durant
la fastueuse civilisation phénicienne, sur tout le pourtour de la méditerranée
Le complexe commercial suis se de Bab ezzouar, inauguré peu avant le début de
ramadhan, s'inscrit dans ses vieilles relations traditionnelles avec la rive
nord de la méditerranée. Il n'en demeure pas moins que c'est sous l'ère du
protectorat ottoman - un autre pays du nord de la mer bleue - qu'elle deviendra
la capitale de l'Algérie du nord ainsi ouverte sur un front de mer, large sur
des milliers de Km, contrôlé de jour comme de nuit par la fameuse armada des
corsaires algéroturcs considérés comme des seigneurs régnants en haute mer de
la méditerranée. Les accès maritimes, d'El Djazair, sont désignés par des portes
-bab- : Bab-Azzoun, Bab-El oued, Bab-El Marsa, etc.
Sur terre, les groupes de janissaires, des légionnaires en quelque sorte, composaient les troupes d'élite de l'infanterie ottomane non moins redoutables pour leurs ennemis extérieurs et redoutées par les tribus autochtones lors de la collecte des impôts et taxes en natures : céréales, cheptel, laine? et en soltanis : pièces d'or. Le tout collecté par une myriades d'hommes de main - Âoun- secondant les sbaïssi kouroughlis qui se sucrer au passage avant de remettre, via des Caïds, le butin aux khaznajis (1) - percepteurs - chipant leur part?et ainsi de suite jusqu' a la Sublime Porte à Istanbul siége de l'autorité suprême des ottomans. C'est ainsi que la gangrène, de la corruption, détruise royaumes et empires. A l'image de la corrosion d'un amour quelque soit le sujet. De nombreuses révoltes fomentées par des chefs de tribus autochtones ainsi arnaquées par des meutes d'individus s'autoproclamant dépositaires du pouvoir beylical, voire deylical pour noyer le poisson dans l'eau ; et qu'ils portaient de curieux patronymes s'apparentant aux proscrits, voire mafieux, gîtant dans des quartiers mal famés et lieux-dits champêtres aux noms d'emprunt dissimulant donc leur véritable origine et appartenance identitaire. Ils appartiennent à toutes les tribus et à aucune. Le défunt érudit Mostefa Lacheraf s'y intéressait intensément à ces dénominations qui, d'après ses déductions, avaient des impacts caractériels significatifs et édifiants à plus d'un titre. Ces soulèvements cycliques ont été toujours réprimés dans des bains de sang. Toujours ! Des témoignages écrits et oraux, sous forme de complaintes, de l'époque, rapportent ces exactions. A ce sujet, des pathétiques chants bédouins et villageois sont fredonnés au sein des familles voire reprises dans des chansons populaires. Ils en existent de beaux cantiques. Ils ont marqué profondément et à jamais l'imaginaire collectif intergénérationnel. A la longue, ces injustices ont provoqué, paradoxalement, des prédispositions à d'autres dépendances - y compris différentes en termes cultuelles et culturelles - lesquelles, sembleraient-elles aux tribus, en opposition a celle répressive, une voie « libératrice » ainsi perçue dans l'imaginaire collectif des tribus aplaties par de fausses interprétations de tous ordres y compris de religiosité et autres croyances frisant l'idolâtrie au maître du moment. Et ainsi de suite ! C'est ainsi que, d'une certaine manière, le complexe de la « colonisabilité » se manifeste (2). Durant la colonisation, Alger devint le siège du gouvernorat de l'Algérie avec ses deux autres départements : Oran et Constantine. La Mitidja, jadis site marécageux se transformât, grâce aux colons et, notamment, la main d'œuvre des autochtones ravagés par le paludisme, choléra, etc., en une plaine agricole représentant le symbole de la présence coloniale caractérisée par l'exploitation outrancière des richesses agricoles et après un siècle d'usure, l'occupation coloniale s'oriente vers l'extraction minière du sol et du sous-sol. Lors de la célébration du centenaire de la colonisation, plus d'un million d'antenais issus de la steppe algérienne, ont été exportés vers la France en signe de?reconnaissance des indigènes à « la mère patrie ». Un décor saisissant, inédit, pour ceux qui ont vécu l'événement. Un million de têtes d'un seul tenant ! De l'inimaginable. Depuis, la route El Harrach-le port d'Alger, longeant la mer, elle en porte le nom aujourd'hui méconnu par les nouvelles générations. En effet, rien n'est durable. A l'évidence, tout n'est que vanité comme le disait l'empereur et philosophe romain Marc Aurèle. Le premier Ministre britannique Sir Winston Churchill en visite à Alger aimait se prélasser dans la vaste salle de bain mauresque de l'hôtel Saint-Georges entouré de plantes exotiques aux senteurs envoûtantes. Il disait que l'air estival d'Alger ensorcelait les gens voire les prédisposent aux frivolités. La ferme des trappistes, située à Staouili prés d'Alger, exploitée par une confrérie religieuse chrétienne rigoriste chassée par la révolution française vers la Suisse en 1792 puis retourne en France en 1814, devenue celle de Borgeaud un magnat suisse justement, représentait le fleuron de la présence française en Algérie. Par ailleurs, la ferme genevoise située au nord de Sétif, constituait un consortium agro-industriel depuis la fin du 19 éme siècle. Elle gérait les nappes d'Alfa de l'est Algérien, ainsi que les premiers troupeaux de bovins laitiers « switz ». Une vache initialement à robe blanche, puis après des croisements avec la vache locale, elle est devenue cendrée typiquement caractéristique. Aujourd'hui, elle a pratiquement disparue du paysage. La ferme des trappistes était, également, un joyau pour toute la région du Maghreb. Des fermiers californiens l'ont visité afin de s'inspirer des méthodes de lutte biologique contre les insectes parasites notamment des agrumes dont la succulente Thomson navel faisant étaler, localement, toutes ses qualités savoureuses et d'odeurs enivrantes. Ainsi que d'autres complexes hôteliers au style bien caractéristique. Depuis, toutes ces immenses richesses agricoles et battisses architecturales se sont évaporées. Comme par enchantement ! Après l'indépendance nationale, acquise après un long processus de maturation de la conscience collective clôturée par un dur combat libérateur, Alger est sacrée capitale de l'Algérie libre et indépendante. Aujourd'hui, cet air est vicié par les pollutions de toutes sortes et, surtout, par les nouveaux comportements sociaux engendrés par la surpopulation conjuguée aux vicissitudes de la vie. Et à l'arrogance des parvenus ! Malgré tout, elle s'offre, toutes portes ouvertes, à l'investissement Suisse, entre autres, par le biais d'un super marché polyvalent considéré le premier du genre à l'échelle continentale. Après celui de Carrefour pliant bagages pour des raisons inexpliquées. Parmi ses actionnaires, un suisse natif d'Alger qui à certainement du soleil d'Algérie dans la tète pour qu'il puisse se lancer dans une telle opération prometteuse mais non moins téméraire. Ledit marché polyvalent helvétique, a ouvert ses portes en ce début du mois de Ramadhan, avec ses salles de cinéma, de sports, de natation, de loisirs variés, de jeux pour adultes et enfants, d'immenses espaces verts, parkings, etc. etc. Il représente le style et « l'insouciance » helvétique. Ce centre commercial est situé à la porte des visiteurs : Bab ezzouar. Il constitue, en fait, un concentré d'imaginations exotiques des résidents du lac Léman, ainsi que leur savoir-faire particulier lié aux finances cosmopolites voire impénétrables du genre?trappe. En réalité, un holding avec tous ses? secrets comme les aiment, également, les hommes d'affaires suisses et assimilés friands de discrétion. Rien que pour çà, et à l'occasion de ce mois d'abstinence, il mérite d'être visité avec beaucoup d'attention. En attentant, d'ici quelques années, l'inauguration de l'immense complexe de la Mosquée d' Alger : Un bijoux unique en Afrique. Un événement extraordinaire mérite d'être cité en ce mois de piété. Au Canada, des musulmans en surnombre, dans leur petite mosquée, n'ont pas hésité de faire leurs prières au sein d'une? Eglise. Les Chrétiens, pour leur part, ne se sont pas sentis froissés. Au contraire, ils ont promis de laisser la porte, de la Maison de Dieu, ouverte aux pratiques religieuses musulmanes, durant tout le reste du mois de Ramadhan. (3) Et, au commentateur rapportant ce fait insolite, de poser la question suivante : Et, si l'inverse se produisit un jour ? NOTES : (1) Dans mon patelin, l'on raconte «sérieusement» que durant la période ottomane, la mère, d'un percepteur des impôts, avait une poule qui pondait des œufs d'or. Depuis, on désigne tout nouveau riche possédant obligatoirement une poule comme celle de cette dame. Une histoire à dormir debout. Il ne s'agissait que d'une arnaqueuse via son rejeton de fils dépouilleur de pauvres ruraux algériens. (2) Après l'indépendance nationale, des gens pourtant brimés durant la période coloniale regrettaient le temps, de la gouvernance des turcs, et celui des enfants de Juin personnifiant le système colonial: Hokm Etork, ouala Ouled Juin du nom du maréchal Alphonse Juin né à Annaba en 1887 et mort en France en 1967. A propos du maître du moment, il existe une ligne de conduite exprimée ainsi : Fares men rekeb el youm : Cavalier est celui monté à cheval aujourd'hui. Il s'agissait de Spahis. D'ex spahis mobilisés, dans l'armée dite nord-africaine, se moquaient de leurs semblables estropiés, à la suite de graves blessures subies lors des combats, et, qu'a la place, les services de la santé militaire leur ont donné des cannes avec un manchon ayant la forme d'une tête d'oie. Alors, pour les narguer, leurs compagnons leur disaient : «Au bout du compte, qu'est ce qu'on vous à donné? Une simple tête d'oie. Rass el ouaza» (3) L'information a été rapportée par la chaîne de télévision France 24 dans son journal de 13h30 en date du 14 Août 2010. |
|