Une peine d'un an de prison ferme a été requise, hier, par le parquet
contre le directeur général du port d'Oran, pour «négligence ayant entraîné la
dilapidation de deniers publics », lors du procès de l'affaire liée à une
transaction fictive entre l'Entreprise portuaire d'Oran (EPO) et un opérateur
privé, tenu devant le tribunal correctionnel d'Oran. Le représentant du
ministère public a en revanche requis 5 ans d'emprisonnement contre deux autres
accusés, à savoir le caissier de l'EPO et le gérant d'une SARL privée
spécialisée dans la commercialisation de pare-brise, et ce pour les chefs
d'accusation de «dilapidation de fonds publics et complicité». Les avocats du
DG du port d'Oran qui comparaissait libre, de même que ceux des deux autres mis
en cause, qui eux comparaissaient détenus, ont tous plaidé «non coupable»,
demandant la relaxe pure et simple de leurs mandants. A l'issue des débats et
des plaidoiries, la juge a mis en délibéré le verdict pour le lundi 23 août.
Le jugement sera donc prononcé la
semaine prochaine. Pour rappel, l'enquête préliminaire a été déclenchée, fin
2009, suite à une plainte déposée par le DG de l'EPO, lui-même, auprès de la
Brigade économique et financière (BEF) d'Oran après la découverte par le
commissaire aux comptes de l'entreprise, d'un trou financier dans la trésorerie
d'un montant avoisinant 700 millions de centimes. Des ordres de virement, d'un
montant total de près de 7 millions de DA, avaient été signés par le premier
responsable du port d'Oran pour le compte de ladite SARL, sans prendre soin de
vérifier si la commande avait été réceptionnée. En effet, selon le dossier
d'accusation, l'argent a été bel et bien viré au profit du fournisseur sans que
le port ne réceptionne le moindre lot de la marchandise concernée. Une
quatrième personne impliquée dans cette affaire, qui avait joué le rôle
d'intermédiaire dans cette transaction montée de toutes pièces, court toujours
dans la nature avec les 700 millions de centimes qu'il avait encaissés
tranquillement du compte de la SARL privée en question. A noter, par ailleurs,
que l'EPO a, lors du procès, réclamé une somme de 1 million de DA de dommages
et intérêts en sa qualité de partie civile. Pour sa part, la Société de gestion
des ports SOG-Ports a formulé à l'audience une demande de constitution de
partie civile, réclamant elle aussi, réparation civile. Demande qui a été
récusée, séance tenante, par les avocats de la défense, au motif que cette
société dont le siège est basé à Alger, n'a déploré aucun préjudice dans cette
affaire, qu'elle n'a rien à y voir, au demeurant. Le tribunal devra, en
parallèle à l'action publique, statuer sur cette action civile.