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Le marché du remblai fait de la résistance

par A. El Abci

En attendant d'être touché à son tour par les aménagements de modernisation, projetés pour tout l'ancien quartier de Bardo dans lequel il se trouve, le marché du remblai garde jalousement son caractère bien particulier. Si bien d'ailleurs, que même les quelques-unes des «incursions» des vendeurs à la sauvette de téléphones portables, qui cherchaient à occuper les lieux, sont restées vaines.

Ce négoce a été limité du point de vue espace par les anciens occupants qui semble-t-il, ne veulent pas d'intrus.

Le marché ayant, apparemment défendu et réussi à faire prévaloir sa vocation première, celle d'être l'endroit où se vendent des objets d'occasion, en une espèce de foire de la brocante. Ainsi, ce sont des marchandises les plus hétéroclites qui soient, qui se trouvent exposées sur des étals à même le sol d'une terre battue, s'étendant sur près de 300 mètres, sous les immenses arches du pont de Sidi Rached. Il s'agit d'un véritable capharnaüm, où sont proposés toutes sortes de divers vieux objets, parfois rangés de façon ordonnée, mais le plus souvent «jetés» pèle mêle. Ainsi en est-il des étals des produits de la «fripe», d'ailleurs l'un des commerces les plus importants et le plus fréquenté, où de gros tas de pantalons sont bradés au choix, à 200 dinars l'unité, le disputent à d'autres effets de chemises vendues entre 20 et 50 dinars.

Ces genres d'étals connaissent relativement de l'affluence, cependant et peut être à cause de ces attroupements, quelques chemises sont proposées, hors étals à 100 dinars, en raison de leur «bon» état et leur aspect général. Un peu plus loin, ce sont des équipements et accessoires de cuisine ( réfrigérateurs, cuisinières etc.), qui sont agencés selon leur volume et selon également leur état de marche ou non. C'est à dire dans le sens où leur utilité réside dans les pièces qu'ils recèlent et qui peuvent être récupérées pour un dépannage par exemple.

 Bien évidemment, les prix sont disparates et pouvant varier du simple au quadruple pour les objets de récupération et grimper jusqu'à dix fois plus et beaucoup plus encore, pour le matériel qui est en état de marche. D'autres amoncellements de marchandises les plus hétéroclites concernent, les montres ( 100 dinars pour celles qui marchent, et 30 à 50 celles destinées à la récupération de pièces), les lunettes, des lots de coutellerie, des boîtiers de portables et d'autres vieux objets encore, sont à disposition des curieux et des acheteurs, car la réputation des lieux est bien faite : ici, on peut trouver tout ce que l'on ne trouve pas ailleurs.

 De nombreux constantinois se rendent souvent chaque matin à ce marché pour tenter de découvrir une pièce d'un vieux réfrigérateur ou un feu de cuisinière qui ne se fabrique plus. D'aucuns d'ailleurs, susurrent que quelques fois, ceux qui ont fait l'objet d'un cambriolage, ont beaucoup de chance de retrouver ici leurs effets?