En dépit de leur interdiction, conformément à une loi promulguée pour la
protection de l'environnement, les citernes d'eau poussent comme des
champignons sur les terrasses des cités de logements à caractère social,
ceinturant la ville et ce, au vu et au su de tout un chacun. Leur installation
est à l'origine de l'importante dégradation du parc immobilier, bien de l'OPGI,
causée par l'infiltration des eaux provenant des fuites de ces grandes masses
d'acier ou de plastique. «Le plafond de mon appartement, situé juste en dessous
de la terrasse, menace de s'effondrer à tout moment et les murs, minés par
l'érosion, se défrichent à vue d'œil.
Ce malheureux état de fait n'est
pas constaté uniquement dans les logements des étages supérieurs car les autres
voisins se plaignent également de l'avancée insidieuse de la détérioration», a
fait remarquer un père de famille demeurant dans un immeuble sis dans le
quartier de Maraval, réceptionné moins de dix ans auparavant. «Je me suis
adressé à un responsable de l'agence OPGI territorialement compétente à mon
lieu de résidence, pour signaler cette infraction à la loi. On m'a fait savoir
qu'il fallait que je leur adresse une requête dans laquelle je citerai
nommément les fraudeurs. C'est aberrant ! Ma famille est en danger, est-ce
qu'on attend qu'il y est mort d'homme pour réagir ?», s'insurge notre
interlocuteur. Le même son de cloche s'est fait entendre chez d'autres
locataires de cités de logements sociaux, qui signalent en plus les fissures
qui sont apparues sur les façades et la détérioration des corniches de leurs
bâtiments pour des raisons similaires. «Une opération d'assainissement s'avère
nécessaire pour juguler les dommages causés aux immeubles», a confié un
fonctionnaire, bénéficiaire d'un logement social. Toujours est-il que les
responsables des services concernés devront se pencher sur ce phénomène en vue
de l'éradiquer et protéger ainsi les biens et la vie du contribuable.