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Mélilia (et nom Mélila, comme certains
voudraient le faire croire) est une petite bourgade créée bien avant
l'indépendance autour d'une source qui jaillit en plein milieu du village, à
quelque 4 kilomètres du chef-lieu de la commune de Hennaya. Nichée au pied de
Djebel El-Bahri, la localité compte actuellement près de 600 familles et
disposait, il y a quelques années, d'un potentiel hydraulique non négligeable,
malgré les contraintes climatiques. La source, surnommée Aïn Sidi Rahou, a de
tout temps été utilisée pour alimenter de son eau limpide plusieurs générations
de Méliliens et arroser les vergers et parcelles de terres fertiles de la
région (Mélilia, Abouda, Ouled Lazâar, Oued Boumessaoud).
Pour l'histoire, il faut préciser que durant la guerre de libération nationale, Mélilia a été parmi les plus importants creusets révolutionnaires de la région. Larbi Ben M'hidi, OGB El-Lil Mokhtar, Boualem Benhamouda, Antar, ces héros de la révolution algérienne, ont tous foulé le sol de cette zone très proche des maquis de Béni-Mester, Zelboun, Sabra, Aïn Ghraba, Fillaoucène et Béni-Snous. Bon nombre de combattants de l'ALN on été lâchement assassinés après des tortures souvent indescriptibles dans ce petit patelin qui compte plus de 80 chahids. Ainsi les chahids Belhassaïne Miloud et Mostefaoui Fatima (son épouse), les frères Bentoumi Larbi et Kouider, les frères Boumadane Abdelkader, Lahcène et Mohamed, les frères Maâmeri, Sayah et Mohamed, Khaled Boumediène, Benhammou Abdelkader, Benkathane Okkacha, Bellifa Abderrahmane, Attia Mohamed, Benali Habib et les frères Belkadour Ahmed et Miloud et d'autres ont tous arrosé de leur sang le sol de ce petit bourg. Mais aujourd'hui Mélilia est, c'est le moins que l'on puisse dire, livrée à elle-même. Le constat dressé par les habitants qui nous ont contactés est alarmant. Les populations, déçues par le manque d'infrastructures, s'installent de plus en plus dans les périphéries des villes dans l'espoir d'une vie plus clémente, car leur bourgade manque de tout, notamment de l'assainissement, l'eau, le téléphone, l'éclairage public, les routes? En plus, l'absence de toute perspective d'emploi réduit les jeunes à l'oisiveté et à l'errance. Pire encore, même leur unique source (Aïn Sidi Rahou) s'est asséchée suite à un forage réalisé en amont de la source. Selon les témoignages des villageois, le tarissement de la source hypothèque toute plantation et met en sursis les espoirs des agriculteurs et des éleveurs de la région. Malgré les multiples protestations des villageois qui appellent à l'intervention des autorités de Hennaya, la source demeure asséchée. Pour eux, les autorités locales devront se pencher sérieusement et surtout d'urgence sur leur village, qui demeure l'un des hameaux à la traîne dans le domaine du développement local. |
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