Fortement inquiets par la situation qui prévaut au marché couvert du
quartier situé en face du centre culturel M'hamed Yazid, des habitants de la
cité 1.600 logements du Khroub, nous ont contactés pour nous décrire la
situation de ce lieu de négoce créée par les commerçants informels mais aussi
par les légaux. «C'est l'anarchie totale!», a expliqué un membre du groupe de
citoyens qui ont pris attache avec notre journal. «Outre les carrés qui leur
sont assignés, les commerçants occupent tous les passages, tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur, et même les trottoirs, à tel point que les clients qui
viennent faire des courses, ne savent pas où mettre les pieds. Certains
commerçants informels qui y pullulent ont monté des baraques en tôles à
l'intérieur même du marché et ne semblent pas être inquiétés le moins du monde,
rendant ainsi l'espace de passage très exigu», soutiennent nos interlocuteurs.
Ils signalent également qu'il y a eu de nombreuses échauffourées entre les commerçants,
vendeurs illicites et même avec des clients exaspérés. Tout cela est devenu
monnaie courante, précisent-ils. «Mais, le plus grave est-il signalé par ces
riverains, c'est que les commerçants informels s'approvisionnent en courant
électrique à partir de branchements clandestins, grâce à la complicité de
certains réguliers, ce qui, à la longue risque de créer un court-circuit et
nous priver d'électricité», disent-ils encore. Et de poursuivre «nous craignons
qu'en cas de sinistre, nous, riverains de ce marché, ne serons pas épargnés».
Par conséquent, ces citoyens ont souhaité que les secteurs concernés, notamment
l'APC, fassent une tournée d'inspection dans ce marché pour se rendre compte du
danger qui les guette et prennent en charge les problèmes signalés. Contacté,
le président de l'APC du Khroub, M. Hemaizia, a reconnu que ce marché connaît
effectivement une grande cohue durant la journée, car la majorité des habitants
préfèrent s'y approvisionner. «Nous sommes au courant de la situation, dit-il. Toutefois,
en ce qui concerne le problème de l'électricité, je vais envoyer, sur le champ,
une équipe technique de la mairie pour vérifier les faits signalés par les
citoyens». La maire du Khroub a ajouté «qu'une opération d'éradication des
commerces informels a été déclenchée l'année passée mais ceux-ci,
malheureusement, y sont retournés.» Il annoncera alors qu'une «opération
similaire sera déclenchée juste après le Ramadhan et menée de concert avec les
services de la direction du Commerce et la force publique». Avec la prochaine
ouverture des nouveaux locaux construits dans l'ancien souk el fellah, le
problème sera réglé définitivement, pense le maire, car la majorité de ces
commerçants informels seront transférés dans les locaux qui leur ont été
attribués, à cet endroit, et la pression que subit actuellement le marché
couvert de la cité, disparaîtra.