Interrogé à propos de la circulaire du 18 mai 2010 jugée contraire à leur
liberté de circulation par les universitaires, Rachid Harraoubia a nié toute
tentative de limitation de son département au libre mouvement des enseignants
pour prendre part à des colloques et des rencontres scientifiques à l'étranger.
«Je défie quiconque peut me montrer dans ladite circulaire un passage
interdisant aux enseignants de se déplacer ou instaurant une quelconque
autorisation de sortie», a-t-il lancé. Le MESRS explique que la circulaire en
question ne vise qu'à «sauvegarder l'intérêt des étudiants» lorsque des
enseignants prévoient de s'absenter pendant une période donnée. «Il est demandé
aux enseignants de solliciter une autorisation d'absence aux établissements d'enseignement
supérieur auxquels ils sont rattachés, pour que ces derniers prennent leurs
dispositions afin de trouver les remplaçants nécessaires pour effectuer les
cours et les TD nécessaires», a-t-il ajouté, relevant que son département a
prévu un budget couvrant «80% du corps enseignant» pour les participations à
des rencontres scientifiques. Précisant, par ailleurs, que l'origine de cette
circulaire est intervenue à la suite de la participation d'universitaires
algériens dans des colloques allant à «l'encontre des intérêts de l'Algérie».
Ainsi, les enseignants sont priés de s'informer auprès de la tutelle avant de
se «retrouver impliqués» dans ce genre de rencontres. «Il ne s'agit pas là
d'une interdiction de voyager, mais juste pour informer les universitaires»,
a-t-il ajouté. Selon Harraoubia, «le problème s'est posé uniquement pour une
frange des sciences sociales» et non pas pour les autres disciplines comme les
sciences exactes. «Ces gens, a-t-il dit à propos de certaines réactions
d'universitaires, qui ont mobilisé des soutiens à l'extérieur du pays, qu'ils
essayent de mobiliser pour faire en sorte que les universitaires obtiennent
plus facilement des visas qui sont octroyés au compte-goutte», a-t-il lancé
avant de clore le sujet.