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Les producteurs de boissons veulent leur label: Un marché juteux qui a aussi ses clandestins

par Salah-Eddine K.

L'Association des producteurs algériens des boissons (APAB) lancera, dès le 8 août, une campagne « d'information et de sensibilisation du consommateur à la qualité des boissons».         Le président de l'APAB Ali Hamani a, dans une conférence de presse tenue à l'Hôtel Hilton à Alger, expliqué qu'il s'agit de «la première campagne du genre que lancent les producteurs de boissons» en vue de sensibiliser les consommateurs sur la qualité des produits (jus, gazeuse, sirop ? et autres boissons). Cette date coïncide avec le mois du Ramadhan où la contrefaçon et l'arnaque prolifèrent le temps d'un mois qui profiterait en premier lieu aux «fabricants de circonstance» qui, sans scrupules, mettraient la santé du consommateur en danger. Des produits alimentaires de tous genres sont étalés à même les trottoirs, des jus notamment dont on ne connaît ni la provenance ni le nom de celui qui les produit. En l'absence d'associations de défense du consommateur dont le rôle est de sensibiliser sur la question, le citoyen attiré par des prix bas reste la proie toute désignée pour l'écoulement de ces produits. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'APAB projette de lancer cette campagne concernant la filière des boissons afin de sensibiliser sur ce qui est un produit «normalisé» que le citoyen peut consommer sans crainte, explique-t-on. Ce sera des «spots pédagogiques» à la radio (toutes chaînes confondues) et autres médias qui seront diffusés pendant 3 semaines où il sera question de «paramètres» que le citoyen doit connaître pour éviter « d'acheter n'importe quoi». «N'achetez pas de produits sans étiquetage», «Lisez attentivement la notice», «De quoi est composé le produit?», ce sont là quelques éléments que le consommateur doit connaître. L'ex-président de l'APAB Slim Athmani dira que « des jus sont parfois fabriqués dans des baignoires de salles de bains». Les pouvoirs publics « ne peuvent réprimer ce genre de pratique étant donné que le phénomène progresse lui aussi au rythme de la progression du marché de la boisson qui a connu une évolution de 10% dans les deux dernières années. Le consommateur est de ce fait entièrement impliqué car, sans lui, ce genre de campagne ne donnera pas les résultats souhaités. L'APAB, précise t-on, « n'est pas contre ces fabricants qui travaillent le temps d'une saison (période estivale) mais se dresse contre ceux qui ne respectent pas les normes de fabrication et les règles d'hygiène». La campagne en question sera suivie d'une autre au mois de septembre. Elle portera, cette fois-ci, sur la fabrication dans son ensemble. «Depuis la qualité de la matière première jusqu'au produit fin?, il sera question d'expliquer aux consommateurs dans les détails, indiquera Meriem Bellil Medjoubi, SG de cette association, les points critiques dans la fabrication, mais aussi sur le stockage et la distribution». L'APAB ne compte pas rompre sa communication avec les consommateurs. L'association est résolue, selon son président, «à poursuivre ces campagnes de sensibilisation même si cela nous coûtera cher». Par ailleurs, l'association APAB ne veut pas se limiter à «la sensibilisation», elle milite pour que le ministère du Commerce procède à un audit de contrôle des fabricants de boissons afin de «séparer le bon grain de l'ivraie». Une labellisation et une certification des boissons «s'avèrent nécessaires pour le moment.» Les membres de l'APAB souhaitent apporter leurs concours. Le marché de la boisson représente le chiffre de 45 milliards de DA (chiffre 2008).

 Quant à la part du marché informel dans cette filière, il n'existe pas de chiffre, mais il est important, estime-t-on à l'APAB.