On ne saurait donner tort à Mahi Mokhtar lorsqu'il affirme «que le volet
spécifique des gardiens de but est actuellement ignoré, plus spécialement à
l'Ouest». Mahi sait de quoi il parle. Cet ancien keeper qui a effectué sa
carrière de joueur à la Sonacome, au SCMO, à l'USMO, à la Casoran, au RCGO pour
boucler son parcours à la Marsa en 2003, s'est totalement investi dans le rôle
d'entraîneur des gardiens de but. Après avoir exercé, à la satisfaction générale,
à la Marsa (5 saisons) et au KSO (une année), le voilà à présent parmi le staff
technique du Nasr Es-Sénia. «Je pense que cette fonction est mésestimée à
l'Ouest. Et pourtant, elle est indispensable au vu de l'absence de grands
portiers. Il faut rappeler que l'Ouest a toujours produit de grands keepers, à
l'image des Krimo, Ounès, Sebaâ, Drid, Benchiha, Acimi, Benabdallah et Mezaïr
pour ne citer que ces derniers. Aujourd'hui, les bons gardiens sont de plus en
plus rares et c'est là le problème».
On sait que Benabdallah a ouvert une école de gardiens à Arzew et il
faudra s'armer de patience pour avoir des résultats. A Oran, Sebaâ n'est
sollicité que par intermittence alors qu'il pourrait beaucoup apporter dans ce
domaine spécifique. A notre connaissance, le populaire Abrouk (Marsa) continue
à transmettre son expérience aux jeunes au sein de différents clubs. Il semble
que la FAF est désormais consciente de cette situation, puisque des stages de
préparateurs de gardiens de but sont organisés à l'échelon national. Le dernier
s'est terminé récemment (le 27 juillet dernier), encadré par Boualem Laroum. Ce
stage, peu médiatisé malheureusement, a pourtant réuni 78 participants qui se
sont recyclés et qui sont prêts à s'atteler à une tâche il est vrai assez obscure
mais néanmoins indispensable. «Mon rêve serait que les dirigeants des clubs
soient conscients et accordent plus d'intérêt à notre fonction. Nous ne
recherchons pas la notoriété mais simplement un minimum de considération. On
peut trouver plus facilement un bon joueur qu'un bon gardien. Et cela est dû à
la spécificité du poste», dira Mahi Mokhtar en conclusion.